Une gare bloquée pour un câble ?

La gare de Tours bloquée un mois parce qu’un câble de plus de 40 ans a pris feu ! C’est un raccourci édifiant. 

Qu’une gare centrale du réseau ferroviaire d’une métropole dont l’ensemble des lignes concerne 400 000 habitants au moins soit à la merci d’un câble de plus de 40 ans, c’est tout un symbole ! La cause de ce démarrage de feu n’est pas officiellement connue : surtension électrique, retour de courant sur un câble très ancien.

Quand la direction SNCF affirme la robustesse du réseau, elle ment.

Souvenons-nous du blocage de la gare de Paris Montparnasse par deux fois.

Deux jours après l’incendie qui a sévit au poste 0, Francesca Aceto, directrice territoriale de SNCF Réseau a qualifié cet évènement « d’exceptionnel ». Heureusement, mais elle passe sous silence la vétusté et la vulnérabilité de bien des installations ferroviaires. A ce propos, parmi les cheminots de ce service, beaucoup s’interrogent sur la situation dans les autres postes d’aiguillage à Tours, à St Pierre-des-Corps et ailleurs !

Elle a ajouté : « On a depuis samedi, commencé à commander toutes les matières" nécessaires. Est-ce avouer à demi-mot que la SNCF ne possède pas de stocks de câbles et d’appareils de voie ?

Pour les travaux de remise en service, SNCF Réseau mobilise les équipes en 3x8, 7 jours sur 7 avec des renforts et des travailleurs d’entreprises du BTP. C’est la preuve du manque permanent d’effectifs.

La semaine dernière, la SNCF a improvisé un plan B qui manifestement n’existait pas au préalable. TGV Paris-Tours limités à St Pierre, navette Tours-St Pierre en traction diesel sur la voie B, trains TER de Chinon et Loches limités à Joué... et après les voyageurs se débrouillent. Bref, c’est la galère avec 40 % de Ter supprimés, la gare de St Pierre n’étant pas en capacité de recevoir tous les TER qui rentraient à Tours.

Un bouleversement pour les voyageurs mais aussi pour tous les cheminots concernés. Bien des voyageurs ont du regretter le report « sine die » de la construction d’une ligne de tramway entre les deux gares de Tours et St Pierre par les différents maires et présidents d’agglomération de Tours, ligne promise depuis trente au moins.

Quant à l’État qui prétend développer des « services express régionaux métropolitains » dans les grandes villes et a retenu la candidature de Tours, gageons qu’il n’est pas prêt à mettre les milliards qu’il faudrait pour renouveler les installations, éliminer les points noirs du réseau, il préfère doubler le budget militaire d’ici 2030.