Troyes (Aube) : De l’argent pour le social, pas pour le capital !20/05/20252025Brèves/medias/breve/images/2025/05/Manif_ARS_1er_avril_2025.jpg.420x236_q85_box-0%2C283%2C2048%2C1435_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Troyes (Aube)

De l’argent pour le social, pas pour le capital !

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Manifestation devant l'ARS de l'Aube le 1er avril 2025

Jeudi 15 mai des travailleurs sociaux et médico-sociaux ont à nouveau manifesté dans de nombreuses villes du pays. À Troyes nous étions encore près de 70 à manifester, cette fois dans le centre-ville, deux jours après la journée nationale d’action de toute la fonction publique. Cette mobilisation suivait celle du 1er avril, devant l’Agence Régionale de la Santé qui avait été un succès, avec 300 manifestants. Là, ils avaient même fait entendre leur colère et leurs revendications à l’intérieur des locaux.

Car les travailleurs du social, du médico-social et de la santé subissent des attaques répétées, qui deviennent insupportables. Les gouvernements et les ministres qui se succèdent restreignent d’année en année les budgets dédiés à la santé et au social. Ces restrictions entraînant des suppressions de postes, parfois de services entiers.

Les raisons de cette mobilisation qui dure ne manquent pas : salaires insuffisants, crainte de perdre son poste, conditions de travail dégradées entraînant de la violence ou de la maltraitance, perte de sens dans ces métiers où il faut être très motivé, fatigue et burn-out, etc.

S’y ajoute le projet patronal d’une convention collective unique pour démanteler toutes les différentes conventions collectives du secteur professionnel.

Ce projet, encouragé par le gouvernement, comporte trois grandes attaques : d’abord contre les congés supplémentaires, dits congés trimestriels, qui passeraient de 18 à 9 jours seulement. Cela révolte les collègues, car ces journées sont indispensables pour arriver à récupérer de la fatigue physique et mentale de ces métiers ! De plus, la semaine de travail pourrait aller jusqu’à 48 heures au lieu de 44, et les coupures entre deux prises de poste seraient réduites à 9 h. Du coup, un éducateur d’internat pourrait faire le coucher des jeunes et devoir revenir pour le lever le lendemain matin, et faire 4 fois 12 heures sur une semaine. Enfin, une partie du salaire serait calculée au mérite et aux compétences et non plus selon le diplôme et l’expérience. Comme c’est la hiérarchie qui en déciderait, c’est la porte ouverte aux injustices et aux inégalités de traitement.

Toutes ces mesures visent en fait à moins embaucher et à rogner sur les paies, pour faire des économies sur la masse salariale, qui est le plus gros budget dans ce secteur professionnel. Cette réponse patronale aux réductions des budgets alloués par l’État et les départements, que la protection de l’enfance demeure le parent le plus pauvre de cette politique, alors que les ministres reconnaissent eux-mêmes le dénuement des structures éducatives, est insupportable pour le personnel. Les dégradations sont déjà très importantes. Par exemple, dans l’Aube, ce sont 300 mesures éducatives qui sont ainsi sur une liste d’attente.

Jeudi 15 mai, lors de la prise de parole avant la manifestation dans Troyes, un camarade a dénoncé les centaines de milliards versés au patronat en aides, allègements, crédits d’impôts et évasion fiscale. Une dénonciation particulièrement applaudie tellement ils caractérisent les choix politiques faits par Macron et le gouvernement.

Nous sommes bien décidés à faire entendre la voix de celles et ceux qui font tourner les structures du sanitaire, du social et du médico-social sans suffisamment de moyens ! Une autre journée d’action est déjà dans les tuyaux.

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