Déclaration d’Elisabeth Faucon au nom de Lutte Ouvrière à propos des déclarations du maire de Limoges sur les incidents du Val de l'Aurence

Les propos à vomir tenus dans plusieurs médias nationaux par le maire de Limoges Emile Lombertie ont de quoi susciter l’indignation, la colère, la révolte !

 Les mesures prises par les responsables politiques après les affrontements entre les forces de police et des groupes de jeunes dans de nombreux quartiers populaires du pays, comme les couvre-feu pour mineurs, visent à reporter la responsabilité sur les familles et les parents, sommés de « tenir leurs enfants », une morale qui évite à dessein la critique d’une société en décrépitude. Mais à Limoges, le maire franchit une étape de plus dans l’ignominie et vise les mères de famille seules et qui plus est de milieu musulman !

L’État dépêche des brigades de police pour des opérations spéciales qu’il veut visibles, mais l’ordre social injuste, l’exploitation, la pauvreté dont il est le défenseur ont une grande part de responsabilité dans le développement du narcotrafic qui est en toile de fond de ces violences, qui pourrissent quotidiennement la vie des familles des quartiers les plus pauvres.

 Au Val de l’Aurence, le taux de pauvreté est de 60% dans sa partie nord et de 65% dans le quartier Sud. La proportion de jeunes de 16 à 25 ans déscolarisés ou au chômage avoisine les 40% !

Les démagogues qui hurlent à plus de répression se moquent du chômage et de la misère qui gangrènent la vie dans les quartiers. Les services publics (à l’image de l’antenne d’Esquirol USIS récemment fermée sur le quartier du Val de L’Aurence), les éducateurs de rue y disparaissent. Ce ne sont pas la matraque, les couvre-feux, les prisons surpeuplées, qui rendront la vie meilleure pour les classes populaires. Une vie meilleure, les travailleurs, les exploités, les pauvres de toutes origines ne peuvent que la construire eux-mêmes en luttant pour mettre à bas cette société d’inégalité dominée par la classe bourgeoise capitaliste !