Après trois ans de guerre, les brigands qui dirigent le monde prêts à se partager l'Ukraine18/08/20252025Éditorial/medias/editorial/images/2025/08/design-01k2zxf8w0-1755565281.jpg.420x236_q85_box-0%2C156%2C3000%2C1844_crop_detail.jpg

Editorial

Après trois ans de guerre, les brigands qui dirigent le monde prêts à se partager l'Ukraine

Illustration - Après trois ans de guerre, les brigands qui dirigent le monde prêts à se partager l'Ukraine

En se rencontrant en Alaska le 15 août, Trump et Poutine ont fait assaut d’amabilités. Il n’en est sorti aucun accord de paix ni cessez-le-feu, mais les deux dirigeants ont discuté pendant près de trois heures du sort de l’Ukraine, sans que son président Zelensky n’ait été autorisé à être présent. Rien n’a filtré du contenu de ces échanges, mais très clairement Trump a accepté que la Russie puisse annexer des territoires ukrainiens. 

Ainsi, après s’être opposés avec la peau des peuples ukrainien et russe pour savoir qui imposerait sa suprématie sur la région, les dirigeants américain et russe ont décidé de s’entendre pour dépecer l’Ukraine ! Tout cela après trois années d’une guerre fratricide qui a fait des centaines de milliers de blessés, mutilés ou tués.

Disposer des peuples sans tenir compte de leurs aspirations, les dresser les uns contre les autres pour mieux les dominer, cela a toujours été les méthodes des gouvernants dans le monde impérialiste. Et, en la matière, Trump, Macron et leurs pareils ne valent pas mieux que Poutine !

Si les dirigeants européens se prétendent scandalisés, c’est seulement parce qu’ils enragent d’avoir été tenus à l’écart. Macron et ses homologues européens réclament une place à la table des négociations pour y défendre le droit de leurs capitalistes de récupérer quelques miettes du pillage de l’Ukraine.

Les dirigeants occidentaux ont le culot de prétendre se soucier de la sécurité de l’Ukraine alors que la responsabilité de cette guerre leur incombe entièrement. Pendant trois décennies, ils ont mené une politique d’encerclement de la Russie par les troupes de l’Otan. En réaction à ces pressions, Poutine a envahi l’Ukraine en février 2022 pour préserver les intérêts de la couche de privilégiés et d’oligarques qu’il représente. Le maître du Kremlin est un dictateur aux méthodes brutales et criminelles. Mais les dirigeants occidentaux ont fait preuve du même mépris des peuples et de leurs souffrances en attisant la guerre pendant trois ans pour défendre leurs intérêts impérialistes. 

Trump souhaite que cette guerre s’arrête pour la simple et bonne raison que les États-Unis sont déjà les grands vainqueurs de cette boucherie. Leurs capitaux ont pu faire main basse sur des pans entiers de l’économie ukrainienne. Leurs trusts se sont enrichis au travers des fournitures d’armes et de bien d’autres matériels. Et les États-Unis ont profité des sanctions sur le gaz et le pétrole russes pour supplanter leurs concurrents européens.

Trump et Poutine se comportent comme des brigands qui se partagent un butin après se l’être disputé. Comme la répartition dépend de l’avancée des troupes, les combats s’intensifient et de nombreux Ukrainiens et Russes continuent à mourir chaque jour, au front et à l’arrière. 

Si les négociations actuelles finissent par déboucher sur un accord, la paix ne sera probablement qu’une trêve entre deux guerres. Dans le monde impérialiste en crise, une guerre économique toujours plus féroce engendre de plus en plus de tensions. L’Afrique et le Moyen-Orient sont ravagés par des guerres qu’alimentent les manœuvres des grandes puissances. Et comment va évoluer l’affrontement économique entre les États-Unis et la Chine ? Derrière la politique des États, il y a les appétits et les rivalités des bourgeoisies concurrentes qui tirent les ficelles. 

Même dans les pays les plus développés, comme ici en France, cette concurrence et ces rivalités internationales frappent de plein fouet les travailleurs. C’est en effet au nom de la compétitivité que le grand patronat et le gouvernement nous mènent une guerre sociale féroce, s’attaquant aux emplois, aux retraites, au système de santé, à l’éducation… La minorité d’exploiteurs qui dirige l’économie est prête à nous faire crever pour ses profits ! Demain, si ses intérêts l’exigent, elle n’hésitera pas à nous envoyer à la mort dans une guerre semblable à celle que vivent aujourd’hui les Ukrainiens. 

C’est cette classe sociale et sa domination que nous avons à combattre, et pas seulement ses représentants du moment. Pour qu’elle disparaisse, il faudra la renverser, c’est-à-dire l’exproprier et diriger la société et l’économie collectivement à l’échelle du monde. 

Les travailleurs constituent la seule force sociale capable de changer la société de fond en comble, du fait de leur situation au cœur de l’économie qu’ils font tourner.

Tous ceux qui veulent œuvrer à un autre avenir pour la société que celui que le capitalisme nous promet doivent consacrer leurs forces à faire émerger un parti défendant ce programme, celui des idées communistes révolutionnaires.

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