Le 1er mai férié : menacé pour mieux exploiter23/04/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/04/P13-1_Dans_la_manifestation_parisienne_du_1er_mai_2024_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C492_crop_detail.jpg

Article du journal

Le 1<sup>er </sup>mai&nbsp;férié

menacé pour mieux exploiter

Dans la foulée d’une pétition de politiciens LR, Catherine Vautrin, la ministre du Travail, veut en finir avec le jour férié et chômé du 1er mai pour les boulangeries.

Illustration - menacé pour mieux exploiter

« Pourquoi priver les salariés volontaires de gagner deux fois leur salaire ? », a déclaré Le Pen après la droite et les macronistes, tandis que Ciotti a gesticulé contre « cette mesure absurde et anti-économique » que serait le 1er mai férié. En apparence de divers bords, ces politiciens tombent toujours d’accord pour défendre la liberté des patrons à exploiter les travailleurs. En l’occurrence, il s’agit de celle des patrons boulangers d’ouvrir leur commerce un jour férié, c’est-à-dire de faire venir leurs ouvriers dès 2 ou 3 heures du matin pour vendre du pain frais dès l’ouverture.

Quant au « volontariat », aussi bien évoqué par le gouvernement que par Le Pen, les travailleurs savent ce qu’il veut dire. Quelle liberté a-t-on quand, en intérim ou en CDD, on doit se plier aux heures supplémentaires et à tous les desiderata du patron dans l’espoir d’un renouvellement de mission ou d’un futur CDI ? Quelle liberté a-t-on quand, même en CDI, il y a la pression patronale et, surtout, l’insuffisance des salaires qui incite à essayer d’augmenter un peu sa paye ?

Sous le capitalisme, la liberté et le volontariat sont de vains mots, sauf pour les propriétaires d’usines, de banques et de commerces. Le choix de s’attaquer au 1er mai, aujourd’hui férié et chômé mais qui est à l’origine un jour de grève et de manifestations ouvrières, ne doit rien au hasard. Dans un contexte où il n’est question que de sacrifices pour les travailleurs, les retraités et les services utiles à la population, c’est une nouvelle campagne politique lancée, cette fois contre tous les jours fériés. Viser le métier de boulanger, permet de parler d’une profession considérée essentielle, avant d’élargir la remise en question de ce jour chômé à tous les secteurs. Les patrons fleuristes ne s’y sont pas trompés : ils exigent que la future loi sur le 1er mai concerne aussi leur activité, et parions qu’ils seront suivis par bien d’autres.

La liberté pour les travailleurs est à l’exact opposé de celle de leurs exploiteurs : dans la contestation de la propriété privée et de la soif de profit capitalistes. Pendant la Commune de Paris de 1871, les ouvriers-boulangers avaient obtenu ainsi l’abolition du travail de nuit contre la « liberté » de leurs patrons.

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