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- Lutte ouvrière n°2959
- ArcelorMittal – Hautmont : colère et grève pour les salaires
Dans les entreprises
ArcelorMittal – Hautmont
colère et grève pour les salaires
À l’usine ArcelorMittal de Haumont, dans le Nord, qui emploie 130 salariés et produit des tubes de précision pour l’automobile, la grève a démarré spontanément mardi 8 avril, après que la direction a annoncé, lors des négociations salariales, qu’elle n’accorderait aucune augmentation.

La direction refusait même d’accorder la prime de 1 000 euros que d’autres usines du même groupe ont reçue. Pour les ouvriers, payés à peine plus que le smic, dont certains sont à 1 600 euros après trente ans d’ancienneté, cela a été le coup de colère. « On crève la dalle, chez ArcelorMittal » était repris en cœur par les grévistes rassemblés à l’entrée de l’usine durant trois jours, entre deux discussions avec les chauffeurs de camions qui s’arrêtaient. Lors des négociations, la CGT demandait 3 % d’augmentation, et la prime de 1 000 euros. C’était un minimum.
Le mécontentement sur les salaires dans un groupe qui accumule les milliards de profit s’ajoute à celui sur les conditions de travail, de plus en plus difficiles. Dans un atelier, la température peut monter en été jusqu’à 56°C. La pression de l’encadrement est constante et les sanctions de plus en plus nombreuses, pour des futilités. La plupart des machines ne sont pas entretenues et les pannes fréquentes. Les techniciens de maintenance, en nombre insuffisant, travaillent dans l’urgence.
L’usine de Hautmont n’était pas la seule dans le mouvement. Celle de Chevillon, dans la Marne, est restée également en grève plusieurs jours pour les mêmes raisons. À Hautmont, la grève a été reconduite jeudi 10 avril, puis le lendemain, et l’arrêt de la production engendrait déjà 800 tonnes de retard quand, en début de soirée, la direction accordait 500 euros de prime immédiatement, et 500 euros en octobre si le résultat financier est « à l’équilibre ». Une autre prime de 400 euros supplémentaires à la fin du deuxième semestre est conditionnée au rattrapage du retard de production.
Les grévistes ont décidé de reprendre le travail avec le sentiment d’avoir remporté une victoire contre le géant ArcelorMittal. Ce moment de solidarité retrouvée comptera pour l’avenir.