États-Unis : le meurtre de Kirk et le délire de Trump17/09/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/09/charliekirk_murder.png.420x236_q85_box-20%2C0%2C634%2C346_crop_detail.png

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le meurtre de Kirk et le délire de Trump

Aux États-Unis, l’assassinat de Charlie Kirk, tué le 10 septembre devant son public, a déclenché une campagne de haine au sein de la galaxie trumpiste.

Illustration - le meurtre de Kirk et le délire de Trump

Ce militant d’extrême droite n’était pas seulement un défenseur du capitalisme, mais aussi un dévot hystérique, et un extrémiste en matière de misogynie et de suprémacisme, réclamant que l’Amérique soit réservée aux Blancs.

On comprend que les campagnes provocatrices de Charlie Kirk aient pu susciter des envies de meurtre, même si évidemment de tels gestes individuels ne sont pas une solution. Quoi qu’il en soit, peu importe à l’extrême droite au pouvoir à Washington que le tireur soit issu d’une famille conservatrice mormone et qu’il n’ait eu aucun lien avec des militants de gauche, c’est pour elle l’occasion d’accuser « la gauche » de terrorisme et de menacer ses adversaires électoraux démocrates et tous ceux qui contestent sa politique. Des salariés ont déjà perdu leur emploi pour avoir exprimé leur hostilité aux idées de Kirk, élevé à présent au rang de martyr.

Cette campagne d’intimidation des opposants s’ajoute à celle visant à terroriser les travailleurs immigrés. Au cours de l’été, Trump a envoyé la garde nationale et la police de l’immigration (ICE) sillonner les quartiers noirs ou cibler la population venue d’Amérique latine. Au delà de la campagne contre l’immigration, il s’agit d’habituer les habitants de Los Angeles, de la capitale Washington et à présent de Chicago à la présence de militaires en armes, qui n’hésitent pas à les intimider et les provoquer.

Au hasard des rues où elle patrouille, ou sur dénonciation, l’ICE a arrêté des pompiers en train de lutter contre un feu, des promeneurs avec leur chien, des employés tondant des pelouses, des lycéens, etc. Avant même que ceux-là aient pu prévenir leurs proches, contester leur arrestation, prouver qu’ils ont des papiers ou même qu’ils sont citoyens américains, certains sont envoyés en détention dans un autre État, voire déportés séance tenante hors du pays.

L’ICE recrute des « Américains patriotes qui veulent aider à chasser des États-Unis les meurtriers, les gangs, les pédophiles et les terroristes », selon le site du ministère de l’Intérieur. Près de Chicago, où Trump prétend s’en prendre aux « pires des pires des criminels étrangers », les agents de l’ICE ont récemment tué un homme de 38 ans qui venait de déposer ses enfants à l’école et n’avait pas obtempéré à leur contrôle. C’était un cuisinier mexicain, vivant et travaillant aux États-Unis depuis quinze ans, qui n’avait à son actif en fait de crimes, que quelques contraventions automobiles…

Il serait vain d’espérer des institutions judiciaires une protection contre cette campagne de terreur. La Cour suprême vient d’autoriser les patrouilles d’agents masqués et armés de l’ICE à arrêter les individus suspectés d’être étrangers. Comment les reconnaître ? Les suspects, selon un des juges, sont « toute personne qui travaille ou semble travailler dans le bâtiment, l’agriculture, l’entretien des espaces verts ou le lavage des voitures ». Les travailleurs, en particulier ceux qui ont de faibles salaires, sont les cibles désignées de la hargne policière sous Trump. Mais l’assassinat de Charlie Kirk est maintenant l’occasion pour lui et ses amis de menacer tous ceux qu’ils considèrent comme des ennemis politiques.

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