immobilisme… sauf contre le monde du travail

Ne disposant pas de majorité à l’Assemblée, Bayrou veut éviter de courir le risque d’une motion de censure qui ferait tomber son gouvernement. Mais s’il attend la fin de la session parlementaire, mi- juillet, pour annoncer comment il compte atteindre les 40 milliards d’économies budgétaires annoncées, le 1^er juillet n’a pas échappé à la mise en place de nouvelles attaques contre les classes populaires.

On est loin de l’immobilisme lorsque les travailleurs – et leurs médecins – sont ciblés pour leurs arrêts de travail par l’invention d’un nouveau Cerfa prétendument infalsifiable. De même, sous prétexte de simplification administrative, la procédure de saisie sur salaire est désormais directement confiée aux huissiers de justice, sans qu’il soit besoin de passer par le tribunal. Quant à l’allocation d’assurance chômage journalière minimum, elle n’est revalorisée que de 16 centimes, soit 0,5 %, volontairement en dessous de l’inflation officielle !

Les prix, de l’alimentation en particulier, continuent à augmenter, les fruits et légumes de l’été sont toujours des produits de luxe et le prix du gaz, censé se stabiliser au 1^er juillet, augmente en raison de ce que la Commission de régulation de l’énergie nomme le « coût de l’acheminement ».

L’accès aux soins des travailleurs, clairement dans le viseur des prochaines attaques, est déjà compromis par l’augmentation du tarif de la consultation chez de nombreux spécialistes, en pédiatrie, psychiatrie, gériatrie. Le prétexte est de renforcer l’attractivité de ces spécialités auprès des futurs médecins mais le résultat sera vraisemblablement d’augmenter le reste à charge pour les patients aux mutuelles peu généreuses, ou sans mutuelle du tout.

Pour les travailleurs, le bilan de « l’immobilisme » du gouvernement Bayrou est décidément lourd.