Israël : l’extermination des Palestiniens planifiée27/08/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/08/P6-1_Manifestation_dIsra%C3%A9leins_contre_la_guerre_le_26_ao%C3%BBt_dans_le_nord_dIsra%C3%ABl_C_Jalaa_Marey_AFP.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Article du journal

Israël

l’extermination des Palestiniens planifiée

Ce 21 août, le gouvernement Netanyahou, sous la pression des ultranationalistes Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, a mis en œuvre son plan dit Chariots de Gédéon II. Ce plan est une nouvelle étape de sa politique génocidaire.

Illustration - l’extermination des Palestiniens planifiée

Cinq divisions de l’armée et 60 000 réservistes supplémentaires sont mobilisés pour imposer une occupation totale de la ville de Gaza. Au nom d’un contrôle sécuritaire absolu, Israël impose l’évacuation forcée vers ce qu’il a le cynisme d’appeler la « zone humanitaire » d’Al-Mawasi, un ghetto surpeuplé, transformé en piège mortel.

Cette étape s’ajoute à près de deux ans de guerre d’extermination qui ont déjà tué au moins 63 000 Palestiniens, dont 83 % de civils, à une famine qui ne cesse de s’aggraver. Rien n’échappe au carnage dû aux bombes israéliennes ni les écoles, ni les camps de réfugiés, ni les hôpitaux qui ont encore été ciblés : le 25 août, deux frappes israéliennes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès, principal centre médical du sud, ont tué au moins vingt personnes, dont cinq journalistes et des membres de la sécurité civile venus évacuer les blessés.

Netanyahou démontre qu’il n’a rien à craindre des suppliques hypocrites et des feintes protestations des dirigeants occidentaux, pas plus que des engagements tardifs, de Macron ou d’autres dirigeants, à reconnaître un État palestinien. Israël continue à recevoir de fait le soutien des principales puissances impérialistes.

Mais cette fuite en avant finira peut-être par rencontrer une résistance venue de la population israélienne elle- même. Après 22 mois de combats, une crise continue de secouer l’armée : selon les estimations, entre 50 et 60 % des réservistes refusent de se présenter, soit plus de 100 000 personnes sur les quelque 295 000 mobilisées depuis 2023. Les périodes de mobilisation prolongées – 300 jours et même parfois 420 – détruisent les vies familiales. Trois quarts des réservistes souffrent d’épuisement, de traumatismes ou de troubles psychologiques. « Nos vies sont suspendues pour une victoire impossible », témoigne un jeune soldat de Rishon LeZion. Objections morales, dénonciations du nettoyage ethnique, perte totale de confiance envers Netanyahou : la démoralisation est massive et s’exprime. Même des officiers s’opposent à des opérations jugées suicidaires ou risquant d’entraîner l’exécution des otages. Eyal Zamir, chef d’état-major, a mis en garde : l’occupation se transformera en « trou noir » humain et économique.

Le plan Gédéon incarne ainsi l’impasse mortelle de la guerre permanente. Pour les Palestiniens, il aggrave le génocide et la famine. Pour les Israéliens, il révèle l’usure et le désespoir d’une jeunesse contrainte à prolonger une guerre sans fin. L’espoir réside dans le courage du peuple palestinien refusant de céder, et chez cette minorité dans la population israélienne qui refuse d’être l’instrument d’une politique qu’elle subit elle aussi.

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