Madagascar : La misère entretenue par l’impérialisme15/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2985-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

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Madagascar

La misère entretenue par l’impérialisme

Emmanuel Macron s’est dit soucieux de la situation à Madagascar, appelant à respecter l’ordre constitutionnel pour que l’île puisse continuer à bénéficier de l’aide internationale. Il aurait été plus juste de parler de la continuation du pillage par les grandes puissances.

Ancienne colonie française, l’île a toujours été laissée dans le sous-développement. Avant l’indépendance, intervenue en 1960, ses richesses, riz, café, vanille, mines, ont fait la fortune des capitalistes de l’Hexagone. La population a été sauvagement écrasée par l’armée française, notamment lors de la révolte de 1947. Depuis 1960, l’impérialisme mondial a pris le relais. Aujourd’hui, plusieurs centaines de milliers de travailleurs sont exploités dans des zones franches. Ils y fabriquent des jeans ou des chemises pour les grandes marques comme Zara, pour des salaires d’un euro et demi par jour, la journée de travail étant de 12 heures. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de limite à l’exploitation, les patrons payant en fait ce qu’ils veulent. Les vêtements fabriqués sont exportés directement vers la France, vers l’Afrique du Sud ou l’île Maurice, d’où ils sont réexportés vers les États-Unis, un circuit qui permet de réduire les droits de douane. Ces zones franches appartiennent à des capitalistes locaux, comme Hirijee, un entrepreneur naturalisé français, dont le magasine Challenge estime la fortune à un milliard d’euros. Ils prélèvent leur dîme en louant les emplacements aux patrons et en assurant certains services dans la zone.

Un autre secteur où le capital international est omniprésent est celui des mines. On qualifie souvent Madagascar de « scandale géologique » comme le Congo. Certains minerais très recherchés y sont présents comme l’ilménite, un oxyde de fer et de titane utilisé pour produire des revêtements réfractaires. Ce minerai tiré des sables a la particularité d’être radioactif et de menacer la santé des habitants des lieux d’extraction, comme à Port Dauphin, où il est produit par la multinationale Rio Tinto. À Tuléar, un consortium international d’entreprises américaines, canadiennes ou sud-coréennes est pour l’instant bloqué par la résistance d’une partie de la population. Les machines n’attendent que l’autorisation de démarrer.

Au-delà de ces zones industrielles et de ces grandes entreprises, il y a la misère de tous ceux qui vivent de petit commerce dans la rue ou qui survivent dans des villages dénués de tout. Dans certaines régions de l’Île, la peste est encore endémique

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