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- Lutte ouvrière n°2958
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Dans les entreprises
Mayotte
rien pour les salaires, tout pour l’armée
L’intersyndicale de Mayotte a déposé un préavis de grève illimitée à partir du 8 avril pour protester contre le projet de loi de programmation pour Mayotte qu’elle juge insuffisant en matière de salaires et de droits des salariés.

Pour rappel, le smic mahorais est de 1362 euros brut par mois alors que le salaire minimum national est de 1802 euros brut par mois.
Les syndicats réclament l’alignement des droits sociaux, des prestations sociales, des retraites ou des allocations chômage, qui sont de moitié à Mayotte ; et ce avant l’année 2036 comme envisagé dans le texte de loi plus que flou à ce propos. Les entreprises, elles, bénéficient dès à présent d’exonérations fiscales jusqu’en 2030. La départementalisation date de 2011. Seule la mobilisation du monde du travail uni pourrait faire cesser ce scandale colonial.
Dans le même temps, Valls est de retour à Mayotte le 9 avril, après avoir annoncé le 12 mars, à l’occasion de la tenue de la commission de défense, la décision du gouvernement français de construire une deuxième base militaire navale à Mayotte, en plus de celle déjà existante de Dzaoudzi.
Treize milliards d’euros seront ainsi investis prochainement dans l’île pour répondre, dit-il, à l’enjeu de la sécurité de ce territoire. Il faut comprendre par là la chasse aux immigrés comoriens et africains, ainsi que la sécurisation des champs de gaz situés entre Mayotte et le Mozambique sur lequel louche avidement le groupe français TotalEnergies.
Si cet investissement massif dans une nouvelle installation militaire permet à l’impérialisme français de montrer les muscles dans la région, ce n’est pas cela qui mettra fin à l’insécurité quotidienne pour la population de Mayotte qui pâtit depuis des décennies du sous- développement économique et social.
En effet, en 2025, un habitant de Mayotte sur trois vit toujours dans un bidonville. Quant à la majorité de la population, elle manque de tout : d’eau potable, d’électricité, de salles de classes et d’écoles en nombre suffisant, d’un deuxième hôpital et aussi de l’agrandissement du port de marchandises, incapable aujourd’hui d’évacuer les containers en souffrance sur ses docks !
Avec Valls et Macron, les Mahorais ne sont pas près de sortir de cette pétaudière !