Morts au travail : l’État complice21/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2964-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Morts au travail

l’État complice

Mardi 13 mai, trois ouvriers ont été ensevelis par l’effondrement d’un mur sur lequel ils travaillaient, à Pommard, en Côte-d’Or.

Ces trois morts s’ajoutent à une liste déjà longue et surviennent juste après celle d’un apprenti de 15 ans, également dans un chantier du bâtiment. La pression au travail, le chantage à l’emploi, les économies faites sur la sécurité, la sous-traitance en cascade, ces diverses faces de l’exploitation ont tué au moins 759 travailleurs l’an passé. Les enquêtes, menées par définition après coup, remontent bien rarement aux véritables responsables et débouchent, au mieux, sur des indemnités dérisoires pour les familles.

Avec une sincérité valant celle de Bayrou parlant de Bétharram, la ministre du Travail, Astrid Panyosan-Bouvet, a déclaré que « ces morts au travail ne sont pas des faits divers mais un fait de société. Ils ne sont pas une fatalité, mais exigent une lutte contre les accidents du travail graves et mortels qui est et restera une priorité absolue pour le ministère ». Son gouvernement et tous les précédents, sous Macron, Hollande et Sarkozy, ont consciencieusement rogné les moyens de l’Inspection du travail, de la médecine dans les entreprises, des contrôles de sécurité. Ils ont également, et avec la même constance, réduit les possibilités d’intervention des militants syndicaux.

On en revient donc, de plus en plus et pour une proportion de plus en plus large de la classe ouvrière, à l’exploitation sans fard où l’État a le seul visage d’un auxiliaire du patronat. Les larmes de crocodile de la ministre, l’indifférence de l’État et, par-dessus tout, la voracité patronale prouvent que, pour imposer la sécurité au travail, les travailleurs ne doivent faire confiance qu’à eux-mêmes, à leur solidarité et à leur organisation.

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