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Moyen-Orient
Trump en voyage d’affaires
À partir du 13 mai, le président des États-Unis devait visiter trois pays de la région du Golfe : l’Arabie saoudite, le Qatar puis les Émirats arabes unis. La conclusion de gigantesques contrats pour les entreprises américaines est prévue, et ce voyage a évidemment aussi des visées politiques et diplomatiques.
La presse a parlé du cadeau personnel du Qatar à Donald Trump : un Boeing 747 de luxe d’une valeur de 400 millions de dollars. Mais derrière ce « modeste présent », il y a le gros du pactole. Rien que pour l’Arabie saoudite, près de 600 milliards de dollars de commandes devraient aller dans les caisses de grands trusts des États-Unis. Et ce n’est pas pour rien que Trump est accompagné d’une brochette de grands patrons et de financiers : d’Elon Musk à Larry Fink, le PDG de BlackRock, plus gros fonds financier du monde, en passant par des PDG d’entreprises de haute technologie… et de Boeing !
Côté diplomatique, le voyage de Trump vise aussi à montrer que les États- Unis n’ont pas qu’Israël comme allié dans cette région, loin de là. Tout en continuant à fournir armes et financements à l’armée israélienne, lui permettant de perpétrer les destructions et le massacre de la population palestinienne, le gouvernement américain fait ostensiblement des gestes qui ne peuvent pas plaire à Netanyahou, lequel en fait trop à sa tête selon Trump.
Ainsi, les États- Unis viennent de négocier directement avec le Hamas par- dessus la tête de l’armée israélienne la libération du dernier otage américain. Avec les Houthis du Yémen, un cessez-le-feu a été signé dans lequel les rebelles yéménites s’engagent à ne plus cibler aucun navire de commerce en mer Rouge… mais l’accord les laisse libres de viser Israël.
Dans la même veine, Trump a rencontré le nouveau dirigeant syrien al-Charaa et annoncé la levée des sanctions américaines contre son pays. Enfin, lors de ce voyage, Trump devait aussi signer un accord autorisant le développement d’une industrie nucléaire civile en Arabie saoudite, ce à quoi Israël s’oppose.
Les étapes du voyage sont aussi un symbole. Alors que le gouvernement israélien envisageait de bombarder l’Iran pour détruire tous ses sites militaires nucléaires, les États-Unis ont relancé des négociations avec le régime iranien sur ce sujet. Les trois pays du Golfe visités appuient cette démarche.
Quant à la guerre meurtrière qu’Israël continue de mener à Gaza, Trump préfère pour l’instant détourner le regard. Plus il y aura de Palestiniens tués ou réduits à vivre dans les ruines, plus il sera facile à l’impérialisme américain de gouverner le Moyen-Orient, éventuellement en s’assurant la collaboration de l’Arabie saoudite et des Émirats et en la faisant accepter aux dirigeants israéliens. Sans oublier, bien sûr, de permettre à des capitalistes des États-Unis de faire des profits au passage.