- Accueil
- Lutte ouvrière n°2959
- NTN – Allonnes : grève contre les licenciements
Dans les entreprises
NTN – Allonnes
grève contre les licenciements
Les travailleurs de NTN-Allonnes, dans la Sarthe, se sont mis en grève contre la suppression de 127 emplois, du jeudi 10 au lundi 14 avril.

L’usine, qui fabrique des transmissions pour de nombreuses marques automobiles, compte 620 employés, dont 300 ouvriers de production, et des dizaines d’intérimaires à demeure.
Les 127 suppressions de postes représentent donc une véritable catastrophe, surtout pour les ouvriers qui sont en proportion les plus visés par ce plan. De plus, nombre de travailleurs de l’usine pensent, malgré les propos de la direction, que ce PSE n’est qu’une première vague avant la fermeture totale de l’usine. Il y a quelques années, Valeo-La Suze, à quelques kilomètres de là, a d’abord licencié 330 personnes pour finalement fermer complètement cette année et laisser les 300 travailleurs restants sur le carreau.
Depuis l’annonce des suppressions d’emplois, les travailleurs de NTN vivent dans l’expectative et dans l’angoisse. D’autant que la direction souffle le chaud et le froid, multiplie les rumeurs, tient des discours aux uns et pas aux autres, cherche à faire espérer chacun sans aucune garantie pour l’avenir… Tout cela alors que son plan est déjà ficelé. Mais son but est d’imposer un climat de défiance entre travailleurs pour les diviser. Elle a planifié des dates de réunions avec les syndicats où elle égrène des informations au compte-gouttes, mais rien de concret qui permettrait aux travailleurs de se projeter dans l’avenir. Et les primes supra-légales de licenciement qu’elle propose sont outrageusement basses.
Depuis quelques semaines, la direction fait faire des heures supplémentaires le samedi et fait appel à de nouveaux travailleurs intérimaires. Mieux encore, elle refuse que des travailleurs posent plus d’un pont de congé aux mois de mai et juin prochains.
Pour arrêter de se faire lanterner par la direction, de nombreux travailleurs ont décidé de se battre et de se mettre en grève jeudi 10 avril. C’est l’équipe de nuit qui a démarré d’elle-même : 90 travailleurs ont posé le sac et aucune production n’est sortie. La CGT a dans la foulée appelé les deux autres équipes à les suivre, ce qu’elles ont fait, et les travailleurs se sont retrouvés sur le rond-point devant l’usine.
Beaucoup de grévistes étaient contents de se retrouver là. Et de noter qu’ils étaient plus nombreux que lors des dernières mobilisations, avec des nouveaux qui ne faisaient pas grève jusque-là. Les discussions sont allées bon train et beaucoup disent que le trust NTN a largement de quoi augmenter les primes de licenciement.
La grève s’est poursuivie jusqu’au week-end et, lundi, elle reprenait lors de la nouvelle séance de négociations avec la direction sur les critères et le montant des primes de licenciement. Elle a duré toute la journée, les grévistes refusant de bouger du rond-point où ils étaient rassemblés tant que la direction n’accordait pas la somme qu’ils demandaient. Finalement, en fin de journée, celle-ci a un peu augmenté les montants de la prime et cette énième proposition a été acceptée par la grande majorité des grévistes.
Ce qui est sûr, c’est que, en retrouvant le chemin de la grève, les travailleurs de NTN ont montré que la seule perspective se trouve dans leur force collective et dans la solidarité ouvrière.