SNCF : le “tous ensemble” indispensable06/05/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/05/P14-1_A_Nantes_un_quai_vide_lors_de_la_gr%C3%A8ve_du_5_mai_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF

le “tous ensemble” indispensable

La semaine du 8 mai, plusieurs catégories de cheminots étaient appelées à la grève et en particulier les contrôleurs les 9, 10 et 11 mai.

Illustration - le “tous ensemble” indispensable

À l’appel du CNA – un collectif de contrôleurs qui avait déclenché une grève massive en 2022 – et de plusieurs syndicats, les contrôleurs demandent toujours à être au moins deux par train, à être mieux rémunérés, à bénéficier de fins de carrière aménagées et à ne pas voir leurs horaires de travail régulièrement modifiés à la dernière minute et le plus souvent pour combler le sous-effectif.

Plus cette grève approchait et plus se multipliaient les attaques antigrévistes de la part des journalistes, du gouvernement et de Farandou, le patron de la SNCF. Ce dernier a même écrit une lettre à tous les cheminots pour essayer de les diviser et faire pression sur les grévistes. Il accuse ceux-ci de trahir la confiance du public en le privant de trains et en le précipitant dans les bras de la concurrence.

Responsable de milliers de suppressions de postes par an, de fermeture de guichets, avocat de la hausse des prix des billets TGV, fidèle artisan de l’ouverture à la concurrence, qui peut croire que Farandou devienne tout à coup, à l’approche d’une grève, un fervent défenseur du bien-être des voyageurs ? De son côté, le ministre des Transports, Tabarot, a jugé illégitime la grève des contrôleurs qui ne seraient pas d’après lui « les plus maltraités » à la SNCF. Poursuivi pour une affaire de détournement d’argent public et donc de fraudes, faut-il s’étonner que la simple vue de contrôleurs lui donne des boutons ?

Les revendications des contrôleurs grévistes pourraient très bien être celles de l’ensemble des cheminots. Tous sont concernés par le sous-effectif, l’augmentation des cadences, tous ont besoin d’augmentations de salaires. Tous sont aussi concernés par les pertes sur un salaire souvent constitué de primes quand, en raison du recul de l’âge de la retraite et de la pénibilité, ils ne parviennent plus à finir leur carrière au même poste.

Pourtant, les organisations syndicales appellent à des grèves catégorielles : le 5 et le 6 mai, ce sont les conducteurs et contrôleurs qui y étaient appelés par la CGT. Sud-Rail appelait le 5 mai à une grève des agents du commercial. Le 6 mai, c’était les ouvriers de maintenance des technicentres, le 7 mai, les agents de conduite et enfin les 9, 10 et 11 mai les contrôleurs avec le collectif des contrôleurs ! Pour nombre de cheminots, il est difficile de s’y retrouver. D’une part, les organisations syndicales se font la guerre entre elles et d’autre part, elles entretiennent l’illusion qu’en avançant dispersés, catégorie par catégorie, les cheminots seraient plus forts.

Le contexte est celui d’une véritable offensive contre le monde du travail, de fermetures d’usines partout sur le territoire, de plans de licenciements, d’attaques contre les chômeurs et les retraités, auxquels s’ajoutent à la SNCF les conséquences de l’ouverture à la concurrence. Le patronat met tout en œuvre pour étouffer les réactions collectives des travailleurs. Aux chemins de fer comme dans le privé, il est d’autant plus nécessaire d’être nombreux et de faire grève ensemble.

Les grévistes doivent faire face à de nombreuses attaques et de nombreuses tentatives de division mais ils ont toutes les raisons d’entrer en lutte et seront demain les seuls légitimes à décider de l’organisation et de la suite de leur mouvement.

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