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Leur société
Taxis mobilisés
les chauffeurs ne veulent pas être roulés
Les taxis continuent de se mobiliser contre une convention qui va faire baisser leur rémunération pour le transport de malades. Le 26 mai, ils se sont rassemblés devant les terminaux de Roissy et d’Orly, avant de rejoindre la manifestation près du ministère des Transports à Paris. De telles manifestations ont eu lieu également dans d’autres villes.
Les déclarations de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, le 23 mai affirmant que le gouvernement ne ferait « pas machine arrière » ont eu pour résultat de raviver la colère. La vague promesse faite par Bayrou, le lendemain à l’issue d’une nouvelle réunion, de « retravailler le détail » de la convention « dès mardi », n’a pas convaincu davantage.
Ces trajets représentent une grande partie du chiffre d’affaires des taxis conventionnés, voire la quasi-totalité pour tous ceux qui sont installés dans des zones rurales. « En Charente, il n’y a pas trop d’aéroports ou de grosses gares… Faire le métier de taxi pur et dur, comme dans les grandes métropoles, est évidemment plus compliqué dans les milieux ruraux », explique David Bretin, président syndical de la Fédération des taxis indépendants du département pour qui le transport sanitaire représente entre 75 % et 80 % de son activité.
Le gouvernement cherche à faire des économies en coupant dans les plus de 6 milliards de dépenses de transport sanitaire, un service devenu indispensable pour la population. Cela pénaliserait certes les taxis, mais poserait de gros problèmes aux malades eux-mêmes, car des mesures inciteraient les taxis à prendre plusieurs malades pour un même trajet, et à ne pas rentrer à vide. Les patients seraient donc contraints d’accepter cette mutualisation du transport avec toutes les difficultés induites, comme l’allongement du temps pour se rendre à des examens ou pour en revenir, sans parler de la menace de ne pas être remboursé dans le cas où ils ne prendraient pas les taxis conventionnés.
À raison, les taxis s’organisent car ils n’acceptent pas d’être sacrifiés. Toutes celles et tous ceux qui, dans les classes populaires, sont visés par ce qui est une aggravation des conditions d’accès aux soins, auraient toutes les raisons de faire de même.