Trump et le régime iranien : adversaires et complices25/06/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/06/une_2969-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans le monde

Trump et le régime iranien

adversaires et complices

Nul ne peut savoir quelles péripéties pourraient suivre l’entrée en guerre des États-Unis contre l’Iran. Mais au moment où, dans la nuit du 23 juin, Trump annonçait un cessez-le-feu, il a tenu à féliciter l’Iran d’avoir prévenu de l’envoi de missiles contre une base des États-Unis au Qatar, que l’armée américaine a donc pu neutraliser sans problème.

Le geste éclaire les relations complexes que les États-Unis entretiennent depuis toujours avec les mollahs et la république islamique d’Iran. Adversaires résolus sur le plan politique, ils peuvent être aussi alliés pour le maintien de l’ordre social.

Cela s’est illustré dès la mise en place de la République islamique en 1979. Lorsqu’en 1978, la révolte du peuple iranien s’est développée contre la dictature du shah, sa mobilisation a commencé à se transformer en révolution et à désintégrer des éléments de l’armée. Le retour précipité en Iran de l’opposant le plus célèbre, réfugié en France, Khomeiny, chef des religieux chiites, a permis de contenir cette révolution populaire et de la désarmer politiquement et matériellement. Ainsi, Khomeiny, ses mollahs et sa nouvelle garde prétorienne, se sont imposés comme les nouveaux maîtres de l’Iran, garants de l’ordre, en particulier contre la classe ouvrière.

Aujourd’hui, si l’impérialisme américain a participé à l’attaque contre l’Iran, il ne peut que s’inquiéter de ce qui se produirait si la République islamique venait à s’écrouler. Même sous une dictature féroce, les travailleurs et les masses pauvres iraniennes n’ont jamais cessé de se battre. De nombreux travailleurs ont fait grève, dans de nombreux secteurs, affrontant avec détermination les forces de répression. La lutte des femmes pour leurs droits s’est transformée à plusieurs reprises en affrontement avec le pouvoir.

Aussi, les dirigeants de l’impérialisme et leur petit larbin Netanyahou, au-delà de leurs rodomontades, ne peuvent que se demander comment ils feraient au cas où le régime s’écroulerait, pour gouverner ce pays de 90 millions d’habitants, à la population et au prolétariat combatifs. À tout prendre, mieux vaudrait pour eux s’appuyer sur un régime islamique, dont ils auraient réduit les prétentions, mais pas les moyens de répression.

Au contraire, pour les masses populaires du Moyen-Orient, c’est le prolétariat qui pourra constituer un espoir s’il sait lutter pour instaurer son propre pouvoir contre les bourgeois iraniens et contre l’impérialisme.

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