Algérie : un responsable syndical emprisonné30/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/08/une_2974-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans le monde

Algérie : un responsable syndical emprisonné

Lors d’un procès expéditif, Lounis Saïdi, le secrétaire général de la Fédération des cheminots de l’UGTA, a été condamné à deux ans de prison pour avoir appelé les cheminots à une grève générale illimitée, qui devait démarrer le 7 juillet.

Avant le procès, les membres de la direction de la Fédération des cheminots s’étaient réunis pour désavouer leur secrétaire, qui jusque- là s’était toujours montré tout aussi docile et responsable qu’eux, vis-à-vis de la direction de la SNTF (Société nationale des transports ferroviaires). Mais Lounis Saïdi a sans doute été excédé de la politique de la direction, qui a délibérément déserté une vingtaine de réunions de négociation où devait être abordée la question des salaires.

Ce mépris affiché à l’égard des syndicats a été vivement ressenti par les cheminots, mécontents d’être promenés de réunion en réunion, alors que leurs conditions de travail se sont dégradées et que leurs salaires sont gelés depuis des années.

En tout cas la nouvelle direction de la Fédération des cheminots a annulé l’appel à la grève tandis que le ministre des Transports, s’appuyant sur les récentes lois qui restreignent le droit de grève et le droit syndical, menaçait de prison les travailleurs qui feraient grève. En même temps, la direction de la SNTF lâchait des augmentations de salaires, qu’elle avait toujours refusé : 10 % pour les travailleurs de l’exécution, 8 % pour la maîtrise, 5 % pour les cadres, et 2 % pour les cadres dirigeants.

On voit combien en fait le pouvoir craint un retour de la contestation, en particulier celle qui peut venir du monde du travail. Cette condamnation de Lounis Saïdi s’ajoute à celles d’autres militants comme Messaoud Boudiba, le secrétaire général du syndicat des enseignants, le CNAPEST, qui est sous contrôle judiciaire, suite à la grève qui a eu lieu en début d’année.

On voit aussi que l’arbitraire ne s’applique pas uniquement à l’écrivain Boualem Sansal, ou à un journaliste comme Jean Christophe Gleizes, qui bénéficient du soutien de la classe politique française, mais touche tous les pans de la société. Il peut empêcher le mécontentement de s’exprimer un temps, mais pas de croître.

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