Un an après les JO : le sport populaire grand perdant30/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/08/une_2974-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Leur société

Un an après les JO : le sport populaire grand perdant

Parade nautique, anneaux sur la tour Eiffel et feu d’artifice, la fête organisée le 26 juillet pour l’anniversaire des Jeux olympiques de Paris a surtout mis en évidence combien les belles paroles de l’an dernier, faisant du sport une grande cause nationale, étaient du vent.

Les milliards dépensés pour les JO ont bien laissé quelques constructions, notamment des centres aquatiques en Seine-Saint-Denis. Mais ces réalisations de prestige ne changent rien à la pénurie. La construction d’infrastructures sportives, après une augmentation continue des années 1960 à l’an 2000, a fortement baissé depuis, et aujourd’hui les collectivités locales ont de plus en plus de mal à trouver les moyens de faire fonctionner des installations vieillissantes, notamment les piscines. Près de 70 % d’entre elles ont plus de trente ans, et elles sont de toute façon en nombre nettement insuffisant pour les besoins des quartiers populaires.

Il n’a pas fallu attendre longtemps après les JO pour que le couperet s’abatte sur les dépenses consacrées au sport. Les crédits du ministère des Sports, de la Jeunesse et la Vie éducative ont été rabotés de 300 millions d’euros en 2025, et le budget présenté par Bayrou prévoit une nouvelle baisse de sa dotation de presque 18 %.

Des athlètes dénoncent ce manque de reconnaissance et cet oubli des belles promesses de l’an dernier. Les sportifs paralympiques, souvent des amateurs, sont également lâchés aujourd’hui par leurs sponsors, comme LVMH ou Carrefour, qui avaient utilisé leur image le temps des JO. Mais sans surprise, c’est surtout le sport populaire qui est touché. Une des mesures particulièrement choquantes décidées par le gouvernement pour la rentrée est d’exclure les enfants de moins de 14 ans du « Pass’Sport », cette petite allocation (de 70 euros cette année) qui aide les familles les plus modestes à payer l’inscription des enfants dans un club sportif. Pour la seule Fédération française de football, ils étaient l’an dernier 375 000 jeunes de moins de 14 ans à en bénéficier.

L’État va ainsi économiser quelques millions d’euros au détriment des jeunes des quartiers populaires. Auxquels, sans nul doute, certains démagogues reprocheront demain de traîner en bas de leur cage d’escalier...

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