Bardella : déclaration d’amour aux patrons10/09/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/09/P4-2_Bardella_aides_aux_patrons_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C64%2C844%2C540_crop_detail.jpg

Leur société

Bardella : déclaration d’amour aux patrons

Dans une lettre ouverte adressée le 3 septembre « aux chefs d’entreprise de France », Bardella leur propose un « pacte de confiance » s’il arrive au pouvoir.

Illustration - déclaration d’amour aux patrons

Justifiant son refus de voter la confiance à Bayrou, Bardella assure que le RN sait « combien l’incertitude politique fragilise la vie économique » et dit pouvoir être « le véritable garant de la stabilité économique », à condition de remporter les élections législatives anticipées qu’il réclame.

Déjà lors des législatives de 2024, alors qu’il se pensait aux portes de Matignon, Bardella avait renoncé à l’abrogation de la réforme des retraites promise jusque-là. Dans cette lettre, il promet de baisser encore les impôts dits de production, c’est-à-dire ceux des entreprises. Allant plus loin que Bayrou et ses 44 milliards d’euros de baisse du budget public, il promet 100 milliards d’euros d’économies, notamment en mettant fin à l’aide publique au développement et à « l’immigration d’assistanat », une formule qui lui permet de sous-entendre qu’il ne s’en prendrait pas à la partie de la main-d’œuvre immigrée que le patronat est bien heureux de pouvoir surexploiter.

L’essentiel du texte consiste à marteler qu’il s’attaquerait au « coût exorbitant de la bureaucratie d’État », à la « surtransposition mortifère » des textes européens et aux « normes » qui coûteraient au pays 60 milliards d’euros chaque année – sans dire comment il en arrive à ce chiffre faramineux. Plus concrètement, il promet de relancer l’énergie nucléaire et de privilégier, dans les marchés publics, les entreprises produisant en France. Pour ne pas laisser penser que réduire la dépense publique pourrait diminuer les aides aux entreprises, il finit en évoquant la création d’un fonds souverain alimenté par l’épargne de la population pour financer les entreprises.

C’est dire si le RN se montre dans cette lettre- programme tel qu’il est : un parti pour lequel l’État doit être au service des patrons. Si Bardella peut faire semblant d’être un nouveau venu dans le marigot politicien, son programme et ses idées sont vieilles comme le capitalisme. Alors, pour se distinguer, il lui faut seulement en rajouter dans l’outrance.

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