Les salariés, qui depuis des années alertent sur la dégradation continue du site, ne sont pas surpris. Des locaux prennent l’eau, les machines sont obsolètes, les processus de fabrication non respectés : tout cela est bien connu des travailleurs. Mais la direction a toujours préféré étouffer la réalité.

Depuis la vente du site par le trust pharmaceutique Roche, Cenexi passe des mains de vautours financiers à d’autres, le dernier en date étant Gland Pharma. À chaque rachat, les salariés font les frais des choix dictés par les actionnaires et répercutés par la direction : management brutal, pressions constantes, menaces, mise en concurrence des équipes. La décision d’arrêter la production « solide » vise à mettre la pression sur les ateliers « liquides » pour leur imposer des conditions de travail toujours plus dégradées.

Après des mois de déni, la direction a profité de l’été pour officialiser un mal nommé plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Elle prépare désormais l’annonce de la fermeture de la production « solide », menaçant plus de 100 postes sur les 600 du site de Fontenay. Dans le même temps, celui d’Hérouville- Saint-Clair dans le Calvados, est mis en vente, et celui d’Osny, en région parisienne, est également en danger.

Face à cette casse sociale planifiée, la CGT locale de Cenexi Fontenay, avec des dizaines de travailleurs mobilisés, refuse la résignation. Depuis juin ils se rassemblent chaque vendredi sur le site pour organiser la riposte contre les licenciements, les fermetures et le mépris de l’irresponsabilité patronale. Ils rappellent que les salariés ne doivent pas payer les erreurs et la spéculation des actionnaires, alors qu’ils sont les seuls à produire la richesse de l’entreprise.