la direction condamnée16/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2972-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

la direction condamnée

Le groupe La Poste, qui avait fait appel du jugement de décembre 2023 du tribunal judiciaire le condamnant pour « manquement à la loi sur le devoir de vigilance », vient d’être condamné à nouveau le 17 juin.

Le « manquement » noté dans le jugement permettait à La Poste de fermer les yeux sur la surexploitation de travailleurs sans papiers via une sous-traitance en cascade. C’est le syndicat SUD Poste qui, accompagnant les grèves des travailleurs sans papiers pour leur régularisation à Chronopost Alfortville et DPD Coudray-Montceaux, avait engagé cette procédure.

Le jugement de décembre 2023 n’était en fait guère contraignant pour La Poste : le tribunal jugeait insuffisant son plan de vigilance vis-à-vis des sous-traitants et lui enjoignait de l’améliorer, mais il ne prononçait pas d’astreinte financière et n’obligeait pas La Poste à communiquer la liste de ses sous-traitants.

Cependant s’agissant des travailleurs sans papiers, employés aux travaux les plus durs, avec une flexibilité totale des horaires, des heures de travail non payées, corvéables à merci, il n’était bien sûr pas question pour La Poste de les embaucher. Philippe Wahl et les autres patrons de La Poste veulent pouvoir faire ce qu’ils veulent et utiliser à leur guise une main-d’œuvre précaire. Ils ont donc contesté le jugement et fait appel. Trois cabinets d’avocats ont été sollicités et, à l’audience, quatre avocats étaient présents pour voler au secours de La Poste, dont Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre sous la présidence de Hollande.

Le jugement précédent n’en a pas moins été confirmé en totalité et La Poste déboutée de ses demandes. C’est un nouveau point marqué pour les travailleurs sans papiers qui continuent leur lutte, car malheureusement, en dépit de ces condamnations, rien ne change dans leur situation.

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