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Dans les entreprises
À Douvrin, annonce scélérate
La dernière semaine de juillet, le groupe Stellantis a annoncé la fermeture de son usine de Douvrin, l’ex-Française de Mécanique. La fabrication des deux derniers moteurs va s’arrêter : l’une en novembre, l’autre début 2026.
La direction pourrait même fermer avant les dates annoncées, car elle ment toujours.
Après avoir encaissé des milliards d’euros de bénéfices (24 milliards sur les deux dernières années), les actionnaires du groupe se débarrassent des salariés avec peu de choses et les plongent dans l’inquiétude : ils toucheront quelques mois de salaire de plus s’ils quittent le groupe, ou un congé-senior bloqué à trois ans. Il y aura aussi quelques transferts de plus vers l’usine ACC de Douvrin, qui produit des batteries, avec des pertes d’ancienneté et une petite prime. Les intérimaires n’auraient rien, tout comme les sous-traitants qui vont aussi perdre leur travail.
La direction et les politiciens des environs avaient laissé entendre que les salariés seraient embauchés à l’usine ACC. En réalité, à peine 300 salariés de Stellantis l’ont été mais rien qu’à Douvrin, ce sont plus de 5 000 emplois qui ont été supprimés depuis vingt ans. L’annonce de la fermeture a été faite à la veille des départs en congés, évidemment pour tenter de saper le moral de tous et éviter toute contestation.
Depuis des mois, la direction mentait sans cesse en niant qu’elle préparait la fermeture. Mais depuis des mois aussi, dans de nombreuses réunions, les salariés ont défini et voté leurs revendications face à celle-ci. Une pétition lancée le 22 mai, reprenant toutes les revendications, a recueilli aux portes de l’usine 340 signatures, soit 60 % du personnel. Les travailleurs réclament en particulier, en plus des mesures légales, 50 000 euros pour tous plus 4 000 euros par année d’ancienneté et 60 mois de congé-senior.
Pour faire ses annonces le directeur a réuni tous les travailleurs. Le secrétaire de la CGT l’a contesté dans les deux principales réunions, applaudi par un grand nombre dont beaucoup de ceux qui se mobilisaient ces derniers mois.
Il reste encore aujourd’hui 740 salariés, dont près de 400 en CDI et 200 intérimaires. Il n’est pas sûr que la direction de Stellantis s’en sorte si facilement.