Éducation nationale : zéro pointé au ministère10/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2980-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : zéro pointé au ministère

Après un peu plus d’une semaine de classe, le bilan que peuvent faire parents, enseignants et élèves n’a rien à voir avec l’exercice d’autosatisfaction auquel s’est livrée la ministre de l’Éducation nationale le 1er septembre.

Dans les collèges et les lycées, des dizaines de milliers d’élèves ont commencé l’année sans professeur. Selon l’enquête du SNES, le principal syndicat, il manque au moins un enseignant dans plus de la moitié des établissements du pays, un chiffre qui monte jusqu’à 72 % dans l’académie de Créteil et à 75 % dans celle de Lyon. Même les absences prévisibles comme des congés de longue maladie ne sont pas remplacées. Comme chaque année, le ministère va essayer de boucher les trous en recrutant des contractuels n’ayant aucune garantie de réemploi et dont le nombre ne cesse d’augmenter. On en comptait un pour dix enseignants en 2024.

La situation n’est pas meilleure pour tous les autres personnels qui contribuent à la vie des établissements et à l’encadrement des élèves. CPE, assistants d’éducation, psychologues de l’Éducation nationale, infirmières scolaires ou assistantes sociales sont logés à la même enseigne, sous le signe de la pénurie. Quant aux enfants handicapés, un sur dix n’est toujours pas scolarisé faute d’un accompagnement adapté, d’AESH par exemple, à tel point que de plus en plus de parents saisissent la justice avec l’aide d’associations.

Dans les écoles, la situation est encore pire si l’on peut dire. Le ministère prétexte la baisse démographique pour justifier une avalanche de suppressions de postes. Le résultat est dramatique. Dans le Val-de-Marne par exemple, 167 fermetures de classes étaient prévues à la rentrée. Le directeur académique a annoncé le 4 septembre seize nouvelles fermetures de classes ainsi que la confirmation de deux fermetures conditionnelles programmées en juin. Tous les professeurs remplaçants sont déjà en poste, ce qui veut dire qu’il n’y a aucun moyen de combler les absences. Face à cette saignée, des écoles ont décidé la grève dès le mardi 9 septembre.

L’école est un service indispensable à la population, et en particulier à celle des quartiers pauvres, où les parents comptent sur elle pour transmettre à leurs enfants la culture nécessaire. Mais les gouvernements n’en ont que faire et la laisse se dégrader d’année en année. Seul est indispensable pour eux ce qui contribue à garantir les profits de la classe capitaliste.

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