Espagne : l’extrême droite chasse les migrants16/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2972-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : l’extrême droite chasse les migrants

À Torre Pacheco, dans la région de Murcie, en Espagne, le passage à tabac d’un homme âgé a servi de prétexte pour lancer une chasse aux migrants.

À la suite de cet incident, des groupes d’extrême droite ont diffusé de fausses informations et des messages racistes à l’encontre des habitants nord-africains de Torre Pacheco. Certains, comme le groupe d’extrême droite Desokupa qui s’est spécialisé dans l’expulsion de logements et qui propose souvent ses services aux propriétaires, ont appelé à une chasse à l’homme contre les habitants d’origine africaine. Des dizaines de jeunes hommes armés de machettes, de bâtons et au visage couvert, venus de l’extérieur le plus souvent, ont parcouru la ville en menaçant les Arabes, en attaquant des magasins tenus par des Marocains, en cassant des voitures et en semant la peur parmi la population migrante en criant « Dehors les Maures ! ». De nombreux habitants d’origine marocaine se disent effrayés par la situation et se sont même enfermés chez eux, volets fermés.

Cette attaque ne sort pas de nulle part. Elle fait suite à la multiplication des attaques contre les migrants. Les discours ouvertement racistes des partis de droite et d’extrême droite, le Parti populaire (PP) ou Vox, en font partie. Vox fait campagne depuis des semaines pour la déportation de millions de migrants. Avec cet événement, ces partis ont continué sur la même ligne. « Nous ne voulons pas de gens comme ça dans nos rues ou dans notre pays, nous allons tous les expulser, il n’en restera pas un seul », a dit le leader de Vox de la région de Murcie.

Dans cette région d’Espagne très rurale, se concentrent les fermes maraîchères fonctionnant avec une main-d’œuvre journalière. Dans cette jungle capitaliste, des milliers de sans-papiers trouvent un travail des plus durs et des plus précaires. L’extrême droite y trouve un terrain pour développer ses idées racistes, dans l’une des régions les plus pauvres d’Espagne.

Ce qui se passe à Torre Pacheco donne une idée de la façon dont la situation pourrait évoluer si les idées d’extrême droite continuent de progresser comme c’est le cas actuellement, donnant des ailes à toutes sortes de petits nazis, franquistes et autres. Il serait illusoire de se reposer sur la gauche, au gouvernement aujourd’hui, pour faire barrage à cette montée. Ce même gouvernement assume d’ailleurs parfaitement son rôle de garde- frontière que lui ont confié les gouvernements de l’UE, utilisant les forces de répression contre les migrants pour les parquer dans des centres des îles Canaries.

Les jeunes Marocains des quartiers ont décidé de ne pas se laisser faire et sont sortis dans la rue pour se défendre contre les agressions. C’est bien la voie à suivre, et cette réaction doit devenir une réaction commune de tous les travailleurs d’Espagne contre la montée en force des idées réactionnaires. Ce sont bien les patrons qui profitent de la peur que les groupes d’extrême droite répandent parmi la population. Africains, latinos ou espagnols, les travailleurs ont, face à la situation, des intérêts communs à défendre : sur les salaires, sur la hausse des prix, contre l’impossibilité de payer le logement, etc. « Travailleurs de tous les pays unissons-nous ! »

Partager