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Leur société
Frais d’inscription : une loi discriminante
Depuis 2018, une loi portant cyniquement le nom de « Bienvenue en France » impose aux étudiants étrangers des frais d’inscription universitaire exorbitants. Ils peuvent être de 2 850 euros l’année pour une licence et 3 879 euros pour un master.
Ainsi, deux lycéens d’une même classe ont la surprise de découvrir à la fin de l’année que l’un, de nationalité française, paiera son inscription 175 euros alors que son camarade algérien acquittera la somme de 2 850 euros. Nombre de jeunes bacheliers d’origine populaire n’ont pas les moyens de régler de telles sommes et renoncent à poursuivre leurs études.
En 2018, quand la loi a été promulguée, de nombreuses universités ont résisté. Des étudiants se sont organisés et ont fait pression sur les directions des universités pour qu’elles ne l’appliquent pas. Dans un premier temps, leurs conseils d’administration ont prévu des exonérations pour les étudiants étrangers mais, au fil des années, cette résistance s’est émoussée, d’autant que l’État exige des universités qu’elles financent sur leurs fonds propres ce surplus d’étudiants étrangers en sacrifiant des investissements.
À l’Université Saint-Denis – Paris 8, qui scolarise 28 % d’étudiants étrangers, le conseil d’administration tient encore bon, mais a quand même ajouté un piège à l’inscription. Cette année, les bacheliers devaient cocher la case « exonération » pour ne pas payer cette surtaxe, ce que n’ont pas fait certains élèves.
Une leçon de chose sur les valeurs de la république bourgeoise…