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Leur société
Fraude financière : le ministre complice
En 2018, des journalistes spécialisés dans la fraude financière avaient révélé que la haute finance avait trouvé des moyens de ne pas payer l’impôt sur les dividendes des actions.
Des années plus tard, après une tentative de limiter cette escroquerie, c’est le ministre des Finances lui-même qui vient de la légaliser en toute discrétion.
Parmi les innombrables trucs imaginés par les petits génies de la finance au service des grandes fortunes, il y avait un mécanisme permettant de ne payer aucun impôt sur le dividende reçu sur une action d’entreprise. Consistant à vendre fictivement l’action à la veille du versement des dividendes pour la racheter immédiatement après, ce mécanisme avait été baptisé « cumcum », terme latin qui veut dire quelque chose comme « gagnant gagnant ». Rendu public, ce tour de passe-passe était devenu une des cibles des services fiscaux. Des députés ont fini par proposer une loi pour l’interdire.
Mais récemment, sous la pression de la Fédération française des banques, le ministre des Finances, Éric Lombard, a préféré… accepter cette pratique, sous prétexte que sinon des capitaux quitteraient la Bourse de Paris pour aller se placer sur d’autres Bourses à l’étranger.
Voilà qui a le mérite de la clarté. Les capitalistes, dont les banques représentent les intérêts, ont de toute façon le dernier mot et le gouvernement ne peut que se soumettre. Certains députés, il est vrai, veulent faire passer le ministre devant une commission parlementaire, et peut-être se trouvera-t-il en difficulté. Les financiers, eux, n’ont rien à craindre.