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Gaza, Cisjordanie : la guerre contre les Palestiniens
L’armée israélienne a continué d’intensifier ses opérations contre la ville de Gaza en vue d’en prendre totalement le contrôle. Lundi 8 septembre, Netanyahou a menacé ses habitants, les appelant à « partir maintenant ».

Plus d’un million de Palestiniens vivent actuellement dans la ville de Gaza. Pour les contraindre à fuir, l’armée israélienne cible systématiquement toutes les habitations épargnées jusque-là par les bombardements, en particulier les immeubles de plus de vingt étages. En trois jours, depuis le 5 septembre, trois grandes tours ont été entièrement détruites. Prévenus peu de temps avant, ses habitants ont dû les évacuer en urgence.
D’après une organisation palestinienne de secouristes, cinq immeubles de plus de sept étages et plus de 350 tentes ont été bombardés en seulement 72 heures, et près de 8 000 personnes se sont retrouvées privées d’abri. « Chaque jour, nous recevons des dizaines de blessés à cause de ces bombardements, qui se produisent presque chaque heure et chaque minute », témoignait le directeur de l’hôpital Al-Shifa, situé dans la ville de Gaza.
Selon l’administration militaire israélienne, quelque 70 000 Palestiniens auraient déjà fui la ville. Mais la grande majorité des habitants se retrouve piégée dans les ruines et sous les bombes, faute d’avoir les moyens de transporter ses affaires. Beaucoup n’ont pas de véhicule, et les transporteurs exigent des sommes allant jusqu’à 2 000 euros pour rejoindre la zone dite humanitaire d’Al-Mawasi censée avoir été aménagée par l’armée israélienne dans le sud. Mais, d’après tous les témoignages, il n’y a pas de place pour les tentes, pas d’eau, pas d’assainissement, pas d’aide alimentaire dans cette « zone humanitaire », et pas plus de sécurité que dans le reste de la bande de Gaza.
Officiellement, l’offensive israélienne n’a pas encore été déclenchée, mais le nombre de victimes continue d’augmenter du côté des Palestiniens, victimes des bombes, des balles et de la famine qui sévit sur 20 % du territoire selon l’ONU du fait du maintien du blocus.
Du côté israélien aussi, le bilan humain s’alourdit. Quatre soldats ont été tués le 8 septembre par des combattants du Hamas à la périphérie de la ville de Gaza. Le même jour, à Jérusalem- Est, six Israéliens ont été tués dans une attaque à l’arme à feu contre une station d’autobus.
Le fait que les deux Palestiniens à l’origine de l’attentat étaient originaires de Cisjordanie rappelle qu’une autre guerre se mène depuis des mois dans ce territoire occupé par Israël. Depuis janvier, l’armée israélienne a pris d’assaut plusieurs camps de réfugiés, à Jénine, Tulkarem et Nur Shams, et leurs habitants ont été déplacés. Le 8 septembre toujours, deux adolescents de 14 ans ont été tués par des soldats israéliens alors qu’ils tentaient de revenir à Jénine. Au total, d’après une agence de l’ONU, près de 1 000 Palestiniens ont trouvé la mort en Cisjordanie depuis octobre 2023, victimes de l’armée et des colons.
Après l’attentat de Jérusalem, le ministre israélien d’extrême droite Smotrich a déclaré que « l’Autorité palestinienne devrait disparaître de la carte ». Pour conserver le soutien de ces courants ultranationalistes, Netanyahou reprend à son compte leur politique d’annexion et de guerre à outrance. L’armée israélienne vient de mener des bombardements à Doha, au Qatar, visant des dirigeants du Hamas ayant participé aux récentes négociations.
Cette politique d’escalade permanente ne serait pas possible sans le soutien indéfectible des dirigeants américains. Trump, comme Biden avant lui, dispose avec l’État israélien d’un défenseur de l’ordre impérialiste dans la région, à qui toutes les initiatives sont permises.