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Gaza : pendant que Trump parle de paix, son allié Netanyahou extermine un peuple
Commencées le 6 juillet, les négociations indirectes pour tenter d’aboutir à une trêve à Gaza se poursuivent à Doha, la capitale du Qatar, entre les émissaires israéliens et ceux du Hamas. « Ce sera réglé la semaine prochaine », a même déclaré Trump dimanche 13 juillet.

Fidèle à son personnage, le président américain multiplie les fanfaronnades pendant que la guerre se poursuit et que la famine s’aggrave dans l’enclave palestinienne. La possibilité d’un cessez-le- feu de 60 jours a certes été évoquée, afin de permettre, comme lors des deux précédents accords, un échange d’otages israéliens détenus par le Hamas à Gaza contre des Palestiniens emprisonnés en Israël. Mais la conclusion d’un accord s’est heurtée à l’intransigeance de Netanyahou et à son refus d’envisager la fin de l’occupation militaire de Gaza.
Le ministre de la Défense israélien a été plus loin encore en proposant, le 7 juillet, la création dans le sud de la bande de Gaza d’une prétendue « ville humanitaire » qui serait édifiée à la place de la ville de Rafah, complètement rasée par les bombes et les bulldozers. Destiné à accueillir sous le contrôle de l’armée israélienne l’ensemble de la population civile de Gaza, soit plus de deux millions de personnes, ce site s’apparenterait en fait à un gigantesque camp de concentration. L’extrême droite israélienne, dont le programme se résume à vouloir expulser les Palestiniens de Gaza, soutient ce projet que le gouvernement n’a pas repris officiellement à son compte. Mais le simple fait que l’un de ses principaux ministres ait pu le proposer en dit long sur les perspectives des dirigeants israéliens.
Pendant que les diplomates s’agitent à Doha, les bombardements se poursuivent à Gaza, faisant quotidiennement des dizaines de victimes parmi les Palestiniens. Le blocus de l’aide humanitaire en cours depuis début mars n’ayant pas été levé, la famine s’aggrave, faisant elle aussi de nombreuses victimes, surtout parmi les plus fragiles. Ainsi, une cinquantaine d’enfants sont morts de faim depuis le mois de mars et, d’après l’Unicef, durant le seul mois de mai, plus de 5 000 enfants âgés de 6 mois à 5 ans ont été admis pour traitement contre la malnutrition aiguë.
Du côté israélien, le nombre de victimes s’allonge aussi, même si c’est dans une moindre mesure. Depuis octobre 2023, 450 soldats ont trouvé la mort et les combats se poursuivent dans les ruines de Gaza, démontrant que le Hamas n’a pas du tout été éradiqué, malgré ce que prétend Netanyahou. Face à cet enlisement militaire, une opposition commence à s’exprimer au sein de la population israélienne. Lors de l’enterrement d’un soldat tué le 7 juillet, l’un de ses proches a déclaré : « Tu as été un soldat courageux dans une guerre sans but. » Des milliers d’Israéliens ont de nouveau manifesté samedi 12 juillet à Tel Aviv, critiquant le refus du gouvernement de conclure un cessez-le-feu pour permettre le retour des otages. Mais certains dénonçaient aussi « un génocide [commis] à une heure de route d’ici ».
Le seul espoir de sortir de l’impasse actuelle peut venir d’une mobilisation de la population contre son propre gouvernement. En revanche, aucune véritable paix ne pourra sortir des négociations qui se mènent sous la houlette des grandes puissances qui ont dressé les peuples de la région les uns contre autres, et qui continuent d’appuyer l’État israélien, gendarme de l’ordre impérialiste au Moyen-Orient.