Guyane : une rentrée scolaire chaotique10/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2980-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Guyane : une rentrée scolaire chaotique

En Guyane, sans doute pour mieux masquer tous les problèmes qui s’accumulent en cette rentrée, le nouveau recteur affiche sa fierté de pouvoir inaugurer un nouveau lycée à Maripasoula.

Or, dans cette même commune, les parents des élèves internes, car habitant des villages de l’intérieur, ont manifesté pour protester contre l’idée que le transport en pirogue ne leur serait assuré qu’aux vacances de Noël mais pas à celles de la Toussaint… Et bien d’autres problèmes de transport scolaire existent ici et là, justifiés sous divers prétextes.

Dans certains villages, des enseignants nouvellement affectés ne peuvent décemment pas prendre leur fonction tant qu’ils n’ont pas de solution de logement ! Ainsi, a dû reconnaître le recteur, on est loin de pouvoir mettre un enseignant devant chaque élève. Pourtant, la liste des professeurs contractuels non affectés est bien longue.

La CTG (Collectivité territoriale de Guyane) n’est pas non plus à l’abri de toute critique. Car c’est elle qui est responsable de la construction de nouveaux établissements scolaires dont la Guyane a cruellement besoin pour faire face à la croissance démographique. Sur les quatre collèges et lycées qui devaient ouvrir en cette rentrée, seul celui de Maripasoula est opérationnel. Le pire est le cas de celui de Saint-Laurent, dont l’ouverture est prévue au mieux pour janvier. Et nombre de classes d’écoles primaires ou maternelles ne sont pas pourvues en mobilier nécessaire.

Aussi la rentrée en Guyane a-t-elle dû être repoussée de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour de nombreux élèves.

La CTG a aussi décidé de ne pas renouveler les contrats aidés dits « contrats PEC », de centaines de travailleurs des cantines, Atsem, du nettoyage ou autres personnels techniques. Pour partie, les postes ont disparu par souci d’économies, pour partie ils ont été jetés en pâture au privé, ce qui signifie un service dégradé et des conditions de travail en recul pour ceux qui seront transférés à l’entreprise Sodexo par exemple.

Tous ces problèmes ne font que s’ajouter aux traditionnelles classes surchargées, établissements surpeuplés, aux locaux mal ventilés (et ne parlons pas de climatisation), dans un pays où le climat chaud et humide nécessite des conditions de travail tout autres… Nombre d’établissements ont une cantine qui ne fonctionne plus depuis des années et la scolarité doit s’y organiser par grosses matinées, sans revenir les après-midi, pour que les élèves, dont certains habitent loin, puissent rentrer chez eux pour se restaurer.

Il y a là largement de quoi faire discuter personnel, élèves et parents, pour se préparer à rejoindre les mouvements de colère qui se dessinent.

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