Les syndicats avaient appelé à une grève lors de cette journée baptisée Bharat Bandh (« barrage de l’Inde ») pour s’opposer au projet de loi des « quatre codes du travail ». Sous prétexte de favoriser le développement économique, d’attirer des investisseurs étrangers, etc., le gouvernement de Narandra Modi veut permettre aux entreprises d’imposer légalement des journées de 12 heures, de licencier plus facilement et de moins subir de normes environnementales. Dans cet immense pays, 60 % de la main-d’œuvre, surtout dans les campagnes, travaille sans contrat écrit, 10 heures par jour, pour environ 70 euros mensuels, malgré un salaire minimum officiel de 200 euros. Revoir à la baisse la législation ne ferait qu’aggraver la situation de l’ensemble des travailleurs.

Des dizaines de millions de travailleurs – 100 millions selon les syndicats – ont participé à cette grève, ce qui montre en tout cas l’énorme force potentielle de la classe ouvrière.