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Dans le monde
Israël : Netanyahou, assassin contesté
La contestation du génocide perpétré à Gaza se répand en Israël même. Alors que plus de 60 000 Gazaouis ont été tués et près de 146 000 autres blessés, après 21 mois de guerre, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la politique meurtrière du gouvernement et de son chef Netanyahou.

Le 28 juillet, deux ONG israéliennes défendant les droits de l’homme, B’Tselem et Physicians for Human Rights Israël, ont publié un communiqué dénonçant les meurtres par la faim, ainsi que la destruction systématique du système de santé palestinien.
Les critiques de l’ancien Premier ministre Ehud Olmert, qui lui-même a été membre du Likoud, le parti de Netanyahou, ne sont vraisemblablement pas dénuées de calcul politique, mais il affirme que l’opinion publique israélienne est « majoritairement favorable à un arrêt immédiat de la guerre, quelles que soient les circonstances, si cela permet le retour des otages ». Il dit encore regretter « qu’une part significative du gouvernement israélien [soit] explicitement opposée à la fin de la guerre, même si cela implique la mort de certains otages. »
De même l’ancien ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi, pourtant partisan de la guerre en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre, a estimé, dans une tribune récente, que « Ce qu’on appelle improprement la guerre de Gaza a muté depuis longtemps en un assaut brutal contre la population civile, qui n’a plus aucune justification militaire. Il reste la soif de vengeance, les desseins tortueux d’un Premier ministre aux abois qui se bat pour sa survie politique et judiciaire, et l’aspiration de ses alliés suprémacistes et messianiques à vider le territoire de ses habitants pour leur substituer des colons juifs. C’est bien ce qu’on appelle une épuration ethnique. »
Les porte-parole du gouvernement israélien répondent à ces critiques en osant affirmer : « À Gaza aujourd’hui, il n’y a pas de famine causée par Israël », et accusent le Hamas de provoquer la pénurie en captant l’aide humanitaire. Les témoignages de soldats israéliens présents sur le terrain, relayés par le New York Times, n’empêchent pas Netanyahou et ses fidèles de continuer à mentir effrontément. Les dirigeants et les porte-parole israéliens en ont l’habitude, eux dont le métier consiste de toute façon à défendre ce qui est indéfendable.
Les témoignages ne s’en multiplient pas moins, venant notamment de soldats revenus de Gaza, durement éprouvés par ce qu’ils ont vu et le sale travail auquel on les a contraints. Certains en sont à perdre la raison ou à se suicider. Mais surtout, chaque semaine au minimum, des manifestants exhortent le gouvernement à « arrêter la guerre, ramener les otages restants, arrêter la famine », et s’opposent au cynisme de Netanyahou qui fait tout pour poursuivre le massacre, au plus grand mépris des otages et de leurs familles. Le 24 juillet encore, des manifestants de Tel Aviv affichant « Netanyahou, tu nous tues » ont été chassés par la police.
De toute évidence, Netanyahou et sa bande de ministres d’extrême droite veulent profiter aussi longtemps que cela leur sera possible de la situation actuelle. Le massacre et les destructions qu’ils ont pu opérer avec la complicité de toutes les grandes puissances, le soutien ouvert de l’actuel président des États-Unis, leur donnent l’occasion non seulement de tuer le plus de Palestiniens possible, mais de faire avancer leur programme, de les chasser, et d’annexer l’ensemble de la Palestine historique, accomplissant jusqu’au bout le projet sioniste en tant que projet colonialiste de la pire espèce.
Il reste tout de même un obstacle : la population palestinienne, après des décennies de ce régime d’oppression, s’oppose toujours avec détermination à cette entreprise d’anéantissement.