Macron-Starmer : un accord sordide16/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2972-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Macron-Starmer : un accord sordide

Jeudi 10 Juillet, Emmanuel Macron et Keir Starmer ont signé un nouvel accord de lutte contre l’immigration, et en premier lieu celle qui s’effectue à travers la Manche.

En période de crise, la démagogie anti-migrants est pour les dirigeants politiques un bon dérivatif à la colère de la population et c’est donc pour s’afficher une fois de plus en hommes à poigne que ces deux dirigeants se sont rencontrés. Ils ont abouti à un accord « un entrant pour un sortant » : pour chaque migrant éligible à la régularisation outre-Manche, la Grande-Bretagne pourrait renvoyer vers la France un demandeur d’asile arrivé illégalement. Bien loin de lutter contre les réseaux de passeurs, comme l’affirment Starmer et Macron, cet accord s’apparente à un échange de prisonniers.

Profitant aussi d’une publicité révoltante de la semaine précédente, la vidéo montrant des gendarmes français lacérant un bateau pneumatique rempli de migrants, Macron a négocié une rallonge aux millions d’euros de subventions que la Grande-Bretagne verse à la France pour empêcher les traversées. Cet accord en dissuadera-t-il certains de tenter le voyage, comme le prétendent les deux démagogues ? Rien n’est moins sûr. Qu’ils viennent du Soudan, d’Afghanistan, du Sénégal, d’Ukraine… les migrants fuient la misère, le chômage, la guerre que le capitalisme sème au quatre coins du monde. Depuis début 2025, ils sont 20 000 à avoir traversé la Manche au péril de leur vie pour rejoindre l’Angleterre. Ce nombre est en augmentation de 50 % par rapport à la même période l’année dernière. Risquer leur vie en traversant les quelques dizaines de kilomètres de la Manche n’est que l’ultime étape d’un périple de plusieurs années.

On ne peut qu’être révolté face à des politiciens comme Macron, qui bloquent les migrants aux frontières quitte à ce qu’ils se noient, capable de discuter le jeudi de la façon de se débarrasser d’eux, et de poser le dimanche en défenseur de la liberté.

S’il est une liberté en danger aujourd’hui, c’est celle de circuler pour les travailleurs dans le monde entier, et ce sont les dirigeants des pays riches les premiers responsables.

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