Maroc : licenciements dans les centres d’appels16/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2972-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : licenciements dans les centres d’appels

Les 80 employés, dont de nombreux immigrés subsahariens, du centre d’appels Paul & José, en plein centre de Casablanca, ont découvert les portes de leurs locaux fermées au retour du pont du 8 mai.

Le patron avait préparé son coup et fait mine d’offrir le vendredi pour en fait déménager en catimini. Les salariés n’ont rien retrouvé, « même pas un stylo ». Depuis des mois les salaires étaient en retard et ils organisaient des débrayages. Les dirigeants ont préféré prendre la fuite.

Paul & José est une succursale de Futur Digital, entreprise française de télémarketing, basée en région parisienne. Elle possède un autre centre d’appels Paul & José à Dakar, avec 150 salariés. À l’annonce de ce qui arrivait à leurs camarades à Casablanca, ceux de Dakar ont organisé un sit-in le 21 mai, solidaires et conscients que la même chose peut leur arriver. Ils réclament le paiement des salaires, des primes, des indemnités et dénoncent ces sociétés qui ferment d’un coup après s’être enrichies en les exploitant et en profitant d’avantages fiscaux, sans donner ni salaire ni congés.

Plus généralement, les travailleurs des centres d’appels au Maroc s’inquiètent de la répression et des licenciements qui se multiplient avec la crise. Au mois de mai, trois syndicalistes de Téléperformance Maroc ont été licenciées pour avoir tenté d’organiser les salariés des plateformes dédiées à Orange et à Zalendo qui demandaient de meilleures conditions en période de canicule.

Les entreprises de ce secteur exploitent en Afrique des travailleurs qualifiés parlant plusieurs langues. Elles n’hésitent pas à s’appuyer, contre les grèves, sur des lois répressives héritées de la colonisation, et ne respectent quant à elles aucune loi, prêtes à disparaître dès que cela leur convient.

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