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Leur société
Des milliards d’économies dans la santé
Après les annonces faites par Bayrou en vue d’économiser 44 milliards d’euros, les ministres se sont succédé dans les médias pour préciser le détail des mesures envisagées.

Le 26 juillet, dans un entretien au Monde, Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, a égrené à son tour ses pistes d’économies.
L’objectif est de réduire les dépenses de santé de cinq milliards d’euros. Pour y parvenir, elle prévoit d’augmenter les plafonds des franchises sur les médicaments, actes paramédicaux et transports, et sur les participations forfaitaires comme les consultations et examens, de 50 à 100 euros pour une année. Le reste à charge sera à régler « au comptoir », directement lors des soins, pour que ce soit plus visible pour l’assuré ! Car le prétexte invoqué pour augmenter le reste à la charge de ceux qui se soignent serait de « les responsabiliser pour limiter les abus », explique la ministre. La possibilité de faire sortir des gens plus facilement d’un statut « d’affection longue durée » (ALD), après un cancer, un AVC ou pour troubles musculosquelettiques va dans le même sens. Il faut comprendre que les citoyens, s’ils sont « responsables », ne doivent ni être atteints de cancer, ni avoir d’AVC.
Parmi les pistes d’économies, Vautrin envisage aussi de passer le nombre de jours de carence lors des arrêts maladie à sept au lieu de trois actuellement et d’interdire aux médecins de prescrire un premier arrêt de plus de quinze jours. La ministre évoque l’hypothèse de faire financer ces jours de carence supplémentaires par les entreprises, ce qui a provoqué une réaction virulente des représentants des organisations patronales. Pour le président de l’Union des entreprises de proximité, regroupant des petits patrons, « C’est une déclaration de guerre, il en est hors de question ! » L’État et le patronat négocieront sur cette question et finiront bien par s’entendre sur la façon de faire payer les travailleurs.
Si déclaration de guerre il y a, elle a été faite par le patronat et ses représentants politiques aux travailleurs.