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Leur société
Noyades : pas une fatalité
La vague de chaleur des dernières semaines incitait à trouver des zones de baignade pour échapper aux appartements surchauffés et se rafraîchir un peu.
Malheureusement, cela a abouti à une forte augmentation du nombre de noyades, qui a doublé par rapport à la même période de l’année dernière. Ainsi, plus de 400 personnes ont été victimes de noyades depuis début juin et une centaine ont perdu la vie.
Ces accidents n’ont rien d’une fatalité. Leur nombre et leur gravité pourraient être drastiquement réduits si, d’une part, l’accès à des zones de baignade sécurisées était facilité et si, d’autre part, la maîtrise de la nage était plus répandue.
Bien des quartiers populaires et des communes rurales sont dépourvus de piscine. La Seine-Saint-Denis ne compte par exemple que 39 piscines publiques pour 1,7 million d’habitants. Cela a un impact sur la maîtrise de la nage. Dans ce département, seulement un quart des enfants de 11 ans savaient nager en 2021. Cette carence est partiellement compensée par l’apprentissage de la nage en classe de sixième, mais celui-ci arrive tard et ne touche pas toute la population. À Mayotte par exemple, 40 % des élèves sortant de sixième ne savent toujours pas nager… bien qu’ils vivent sur une île.
Pour des raisons budgétaires, certaines communes ou agglomérations, comme celle d’Épinal, une ville de 30 000 habitants, renoncent aussi à financer l’apprentissage de la nage. Le coût total de fonctionnement des plus de 4 000 piscines publiques de France est d’environ 400 millions d’euro par an. C’est seize fois moins que la rallonge que vient d’annoncer Macron pour le budget de l’armée.
« Impossible n’est pas français », s’était exclamé Macron l’an dernier devant les médailles olympiques du nageur Léon Marchand. Par contre donner la possibilité à chaque enfant d’apprendre à nager et à se baigner en toute sécurité n’est pas sa priorité.