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Leur société
Police : la violence ordinaire
À Saint-Denis, en région parisienne, un policier a été filmé vendredi 5 septembre en train de gifler et de cracher à la figure d’un jeune homme.
Une enquête de l’IGPN a été ouverte, qui risque fort de traîner en longueur, comme beaucoup d’enquêtes qui mettent en cause des fonctionnaires de police.
Interrogé sur ce comportement, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, après une condamnation de pure forme, a tenu à défendre ce policier : « Il était à bout », a-t-il ainsi martelé. « Il y a le contexte particulier qui est celui de Saint-Denis, où les effectifs qui interviennent sont régulièrement pris à partie », a-t-il insisté. Et d’assurer que le policier mis en cause par les images a toujours eu un comportement « jusqu’alors irréprochable ». « Jusqu’alors » est bien le problème. Laurent Nuñez ne pouvait guère nier les faits puisque la scène avait été filmée. Mais combien de telles violences policières quotidiennes ne sont jamais rendues publiques, car il n’y a ni témoin ni caméra ?
Le préfet de police craint que cette vidéo ne « donne du grain à moudre à ceux qui critiquent la police et laisse à penser qu’il y a des violences policières systématiques ». « Mais à qui la faute ? » pourrait-on lui rétorquer.
Cet incident n’est pas un hasard. Les policiers, garants de cette société injuste, sont dressés à se comporter en cow-boys dans les quartiers populaires, avec une garantie d’impunité.