- Accueil
- Lutte ouvrière n°2974
- La Poste Paris 17 : exposés à l’amiante
Leur société
La Poste Paris 17 : exposés à l’amiante
Jeudi 24 juillet, les postiers qui travaillent rue des Renaudes à Paris ont reçu dans la nuit un message leur demandant de ne pas s’y rendre le lendemain vendredi, ni le samedi. Le lundi, ils seraient dispersés sur différents centres de Paris pour continuer la préparation des tournées et leur distribution.

Des mesures de l’air avaient en effet révélé la présence d’amiante au-dessus de la norme dans ce bâtiment datant du début des années 70 et où elle est présente sous toutes ses formes.
La Poste a vendu le bâtiment, sauf les locaux où travaillent 250 facteurs, et depuis plus de 18 mois des travaux de démolition sont en cours pour transformer l’ensemble en immeuble prestigieux de bureaux. Plusieurs chantiers de désamiantage ont eu lieu, certains réalisés par La Poste, quand elle était propriétaire, mais les plus importants le sont par le nouveau propriétaire, depuis le début des travaux.
D’où vient la présence d’amiante dans l’air ? Les travaux ont-ils rendu celle-ci volatile ? En tous cas, les postiers y ont été exposés pendant des jours. Et pas seulement eux, mais tous ceux qui travaillent dans ces locaux, les ouvriers du chantier, les usagers et les habitants du quartier. La Poste n’a pas jugé bon de transférer le lieu de travail des postiers pendant la durée du chantier et depuis des mois, ils doivent travailler avec le bruit des marteaux piqueurs, des perceuses, des disqueuses, etc. La poussière a envahi les locaux et s’accumule, d’autant que le nombre de travailleurs du ménage n’a pas été augmenté. Et comme le bâtiment n’a plus ni toit ni murs, les bâches ne suffisent pas et en cas de pluie, elle coule jusqu’aux locaux des facteurs.
En maintenant le travail dans un chantier hors normes, La Poste a voulu faire des économies. Beaucoup ont protesté et l’inspection de travail est venue à plusieurs reprises, exigeant que des mesures minimum de sécurité soient prises.
Aujourd’hui, La Poste est obligée de disperser les facteurs dans l’urgence. Mais chacun a pu constater son irresponsabilité. Pour beaucoup de facteurs, ses dirigeants sont responsables et coupables de les avoir exposés à l’amiante, et ils ne comptent pas la laisser s’en tirer comme cela.