La Poste – Paris : combattre l’arbitraire de la direction10/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2980-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Paris : combattre l’arbitraire de la direction

Un postier du bureau de Paris Berne, dans le 8e arrondissement de la capitale, vient d’être sanctionné d’une mise à pied d’un an, plus un an avec sursis. La direction a pris prétexte d’un incident mineur pour prononcer cette sanction qui le prive de tout revenu.

Il s’agit en réalité pour la direction de faire baisser la tête à un salarié combatif et d’intimider tous les autres. En mars dernier, celui-ci avait regroupé ses camarades de travail contre la réorganisation de leur service, celui des chauffeurs, que la direction prévoyait de supprimer. Ils s’étaient adressés aux collègues des autres services du bureau, touchés eux aussi par cette réorganisation qui entraînait des suppressions d’emplois et des modifications d’horaire

C’était plus que ne pouvait tolérer la direction. Aussi, lorsqu’à la fin mars, sur sa tournée, un incident de distribution est intervenu entre ce travailleur et une responsable de magasin, la direction a fait prendre à l’affaire une ampleur démesurée. Elle demanda à cette responsable du magasin de déposer une main courante et suspendit illico le chauffeur mis en cause. Dans le dossier disciplinaire monté contre lui, il apparaît que la direction avait déjà demandé à la mi-février à une gardienne d’immeuble de déposer une main courante. Au cours d’un conseil de discipline convoqué le 3 juillet, les représentantes de la direction agressèrent verbalement non seulement le travailleur concerné, mais aussi son défenseur et ignorèrent les arguments de son avocat, allant jusqu’à dire que les faits auraient justifié une révocation pure et simple. La majorité du conseil de disciplline vota la sanction, qui fut définitivement confirmée par la direction et prit effet le 28 août.

Dans le bureau, l’injustice dont était victime ce camarade très apprécié ne laissa pas indifférent. Dès que fut connu le résultat du conseil de discipline, une pétition fut lancée pour la création d’un Comité de défense des droits de ceux qui travaillent pour La Poste et contre l’arbitraire. Elle recueillit dans les jours qui suivirent près de 200 signatures sur le bureau même de Berne, soit une large majorité des présents puis, malgré la période des vacances, des militants entreprirent de faire le tour des bureaux parisiens avec le travailleur sanctionné. Ils rencontrèrent un large soutien. En tout, plus de 650 postiers signèrent.

À la rentrée, en conséquence de la mise à pied effective, la mobilisation se confirme. Une dizaine de postiers de ce comité se sont réunis pour rédiger un tract adressé à leurs camarades de travail et une vingtaine se sont chargés de le diffuser. Ils s’engagent à le soutenir par tous les moyens pour obliger La Poste à annuler la sanction.

Partout à La Poste, la direction fait preuve d’arbitraire. Elle supprime des emplois, bouleverse en continu la vie des travailleurs, alourdit la charge de travail et elle voudrait imposer que règne le silence dans les rangs. En réagissant comme ils le font, les postiers montrent qu’elle n’a pas partie gagnée.

Partager