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Leur société
PS : prêt à gouverner pour servir le capital
Dès le 2 septembre, le secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s’était déclaré « à la disposition du chef de l’État » pour discuter des « conditions » dans lesquelles la gauche pourrait participer au gouvernement.
Si son offre de service n’a, pour l’instant, pas été retenue par Macron, les « conditions » posées par le PS sont plus minces que le papier à cigarette, à l’image de la « taxe Zucman ». Celle-ci, si elle était appliquée un jour, n’égratignerait ni la fortune des 500 plus riches, qui a doublé depuis 2017, ni leur liberté d’exploiter le travail, à l’origine de leur enrichissement. Le PS respecte le pouvoir du patronat sur l’économie et, quand il se déclare dans l’opposition aux politiques gouvernementales, c’est en tendant la main à Macron.
Entre janvier et juin, le PS avait accordé un sursis au gouvernement de Bayrou en échange de la promesse d’« une discussion sans aucun totem ni tabou » sur la réforme des retraites dans un conclave avec les syndicats. Cette mise en scène avait connu un premier accroc avec le départ de la CGT et de FO avant d’être enterrée en juillet. Et, fin août, la question de l’âge du départ en retraite a été passée sous silence par le PS dans son projet de budget. Tout au plus y a-t-il une phrase préconisant la reprise des négociations entre patronat et syndicats pour un retour à la retraite à 62 ans. La promesse d’un smic à 1 600 euros disparait complètement ; la seule mesure envisagée est une baisse de la CSG jusqu’à 1,4 smic, ce qui évite de parler d’augmenter le smic.
Le programme du PS comporte aussi des économies à faire, qui seraient payées par la population.
En revanche, il ne dit rien sur le budget militaire, dont le PS soutient l’augmentation, tout en jurant de son pacifisme. Ainsi, en mars, le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, avait déclaré que le PS « n’utilisera pas les expressions du président » : il ne faut pas dire « nous sommes en économie de guerre », mais « nous sommes dans une économie de renforcement de la défense potentielle » ! Au-delà de ce changement de vocabulaire, le Parti socialiste veillera à ce que la France investisse davantage dans ses armées, visant 95 à 100 milliards d’euros en 2030.
Le Parti socialiste veut donc se montrer disponible pour gouverner la France… avec une autre mouture du plan Bayrou.