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- Lutte ouvrière n°2974
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Tchéquie : faucille et marteau interdits ?
« Quiconque crée, soutient ou promeut un mouvement nazi, communiste, ou autre visant manifestement à supprimer les droits de l’Homme et les libertés ou à inciter à la haine raciale, ethnique, nationale, religieuse ou de classe » sera désormais passible d’un à dix ans de prison en République Tchèque.
Ainsi, défendre le communisme serait désormais un crime. Dans ce pays de l’Union européenne, les politiciens prétendument démocrates ont donc décidé d’ajouter explicitement la référence au « communisme » à cet article déjà existant du code pénal. Ils font ainsi volontairement l’amalgame entre le communisme et le stalinisme dont le pays a été particulièrement victime. Ils mettent par ailleurs sur le même plan le racisme et la colère de classe légitime des exploités contre leurs exploiteurs.
Une fois voté par les députés, le texte a été promulgué par le président tchèque, le général Petr Pavel. Le stalinisme ne lui est pas inconnu, puisqu’en bon arriviste, il fut lui-même membre du parti stalinien au pouvoir, jusqu’à sa chute en 1989. Il devint quelques années plus tard président du comité militaire de l’OTAN et est actuellement un grand partisan de la livraison « sans limite » d’armes au gouvernement ukrainien, au prétexte de défendre les valeurs démocratiques.
La loi ne précise pas s’il est désormais interdit de chanter l’Internationale ou de brandir un drapeau rouge. Cela est laissé à l’appréciation future du gouvernement et des tribunaux, leur donnant ainsi des moyens légaux supplémentaires pour réprimer de futurs mouvements de contestation. Mais au fond, si les représentants de la bourgeoisie tchèque ressentent le besoin, en 2025, de conjurer le spectre du communisme, c’est qu’ils savent que ces idées sont toujours vivantes et qu’ils les craignent.