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- Lutte ouvrière n°2972
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Transvilles – Valenciennes : derrière la vitrine du Tour
Alors que tous les projecteurs étaient braqués sur le départ du Tour de France à Valenciennes, le 7 juillet, 58 salariés sur 450 de Transvilles, le réseau de transport public, ont choisi de montrer leur colère face à des conditions de travail toujours plus dégradées.

La direction et les élus locaux voulaient faire de ce jour une vitrine pour Valenciennes et se servir du Tour de France comme alibi pour masquer leur politique antisociale. Mais les grévistes ont rappelé que, derrière les paillettes du spectacle, il y a des travailleurs mal payés, sous pression et épuisés. Ils revendiquent des augmentations de salaire face à l’inflation, alors que les profits de Keolis (le géant privé qui gère Transvilles pour le compte de la métropole) continuent de gonfler et que le pouvoir d’achat des salariés s’effrite. Le 1,8 % de hausse obtenu est largement insuffisant. La dégradation continue des conditions de travail a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En effet, les suppressions de lignes et leur réorganisation sauce Keolis privent quasi systématiquement de pause les chauffeurs de bus et rallongent leurs journées. Le manque d’effectifs est criant. Des intérimaires se voient imposer six jours de travail d’affilée. Et en cette période de canicule beaucoup de climatisations sont en panne. Pour les conducteurs de tram de la ligne T2, une ligne à voie unique, c’est de plus en plus la galère. Enfin, alors que les chauffeurs sont épuisés, les menaces et les pressions de la direction se multiplient.
La direction nie complètement l’impact du mouvement, alors qu’au lieu d’un tram toutes les 7 minutes, il n’y en avait plus qu’un toutes les 15 minutes. Il en était de même sur certaines lignes de bus. Mais le mouvement des chauffeurs n’était pas dirigé contre les usagers, au contraire ! À 25, ils ont distribué un tract qui a reçu un très bon accueil du public. Il constatait les retards, les bus bondés, les lignes supprimées et affirmait que la dégradation du réseau n’est pas une fatalité ! Elle est en effet le résultat des choix de Keolis et de la métropole, qui préfèrent faire des économies sur le dos des salariés de Transvilles et des usagers. Le tract appelait à ce qu’il y ait une lutte commune pour améliorer le réseau et encourageait à poursuivre les différentes pétitions d’usagers en circulation. Ce qui est positif, c’est aussi que, en s’adressant à leurs collègues non grévistes, ils ont obtenu des encouragements et des signaux amicaux. La volonté de division de la direction n’a pas fonctionné.
La situation ne risque pas de s’améliorer tant que la direction et ses donneurs d’ordre ne seront pas contraints de reculer. La soixantaine de grévistes est donc fière d’avoir montré qu’ils ne se laissaient pas faire. Relever la tête est possible et une lutte impliquant l’ensemble des collègues et des usagers l’est aussi.