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- Lutte ouvrière n°2972
- France-Russie : qui menace l’autre ?
Article du journal
France-Russie
qui menace l’autre ?
Le 11 juillet, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées françaises, a pris la parole devant la presse. Lorsque le chef de la grande muette parle, et de façon aussi théâtrale, c’est évidemment dans le but de marquer l’opinion publique, d’impressionner.

Selon lui, « la Russie a ouvertement désigné la France comme son premier adversaire en Europe. C’est une menace durable, proche et la plus dimensionnante ». Les chars russes ne sont pas encore annoncés sur les Champs-Élysées, mais on n’en est pas loin. L’objectif d’un tel discours est clair : préparer les esprits des travailleurs et de la jeunesse à se sacrifier pour la « patrie en danger », et surtout justifier la hausse continue du budget militaire, passé de 32,3 milliards d’euros en 2017 à 47,2 milliards en 2025, et prévu encore plus en augmentation les années suivantes.
Burkhard, la main sur le cœur, évoque la détresse réelle des Ukrainiens sous les bombes de Poutine. Mais il oublie que cette guerre est aussi le produit des manœuvres des puissances impérialistes, États-Unis en tête. Surtout, la France impérialiste n’est pas une pauvre innocente menacée par l’ogre russe. Sous couvert de l’OTAN, elle projette ses forces jusqu’aux frontières de la Russie : 300 militaires en Lituanie avec des chars Leclerc, la participation à l’exercice Pikne en Estonie, des Rafale dans le ciel balte, 2 500 soldats mobilisés en Roumanie, plus de 2 000 sur le flanc est-européen. Ce sont bien les troupes françaises qui campent aux frontières de la Russie et pas l’inverse.
Avec 201 332 militaires, la France maintient aussi ses interventions en Afrique et au Moyen-Orient. Son armée n’est pas là pour défendre sa population contre on ne sait quel ennemi mais pour protéger les intérêts des grands groupes capitalistes français dans le monde, et elle est prête à le faire face aux travailleurs en France.